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Liliane Bettencourt, 1ère fortune française, cultive l'amour de la famille

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4 févr. 2004

PARIS, 4 fév (AFP) - Première fortune française, Liliane Bettencourt voue une admiration sans borne à son père Eugène Schueller, fondateur de L'Oréal, premier groupe mondial de cosmétiques: elle vient de renouveler un pacte d'actionnaires avec Nestlé afin de préserver cet héritage fabuleux.

Et la pérennité du groupe devrait se poursuivre: le nouvel accord "engage" sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers qui, pour la première fois, s'est associée à sa mère, a souligné mercredi Lindsay Owen-Jones, PDG de l'Oréal.

Depuis sa prime jeunesse, Liliane Bettencourt se considère comme dépositaire de l'oeuvre de son père qui, au début du XXème siècle, a inventé la teinture capillaire.

Orpheline de mère à 5 ans, Liliane voue depuis son enfance un culte à son père. "Il m'a donné le sens de l'effort. Ne serait-ce que pour cela, je le bénis", avait-elle déclaré lors d'un hommage rendu à M. Schueller, Alsacien issu d'un milieu modeste. Le grand-père Charles était boulanger-pâtissier à Paris.

Née en octobre 1922, Liliane est élevée dans la rigueur, à Paris chez les Dominicaines et villa de Franconville en Seine-et-Oise.

La jeune fille joue du piano, dévore les livres, fréquente les séances de cinéma organisées par Marcel Bleustein-Blanchet, patron de Publicis.

A 15 ans, elle fait ses premiers stages chez l'Oréal: elle colle des étiquettes sur les flacons de shampooing et s'initie à la composition des cosmétiques.

Au lendemain de la guerre, elle soigne un début de tuberculose en Suisse. Elle y rencontre André Bettencourt, homme politique, ami de François Dalle, futur président de L'Oréal, et de François Mitterrand.

Alors que le groupe est en pleine expansion avec ses marques Monsavon, Dop et Ambre solaire, Liliane épouse, en 1950, M. Bettencourt. Trois ans plus tard naîtra Françoise.

Eugène Schueller disparaît en 1957. Elle appelle François Dalle à ses côtés.

Liliane ne s'installe pas dans le fauteuil de PDG mais lors des conseils d'administration, elle siège face aux patrons successifs du groupe --François Dalle pendant 30 ans, Charles Zviak et Lindsay Owen-Jones--, pour démontrer que rien ne se fait sans elle.

Aimant prendre des risques, elle approuve le rachat de Garnier décidé par M. Dalle mais jugé, à l'époque, trop cher. De même, elle encourage M. Owen-Jones à acquérir Maybelline aux Etats-Unis. Des opérations qui s'avèreront de formidables machines à créer de la valeur.

Discrète et élégante, Mme Bettencourt vit éloignée des mondanités. Elle préfère recevoir dans son hôtel, dont les murs accueillent Monet, Picasso, Van Gogh, de Chirico. Mais chaque année elle remet les prix Trophée Lancôme de golf à Saint-Nom-la-Bretèche.

En 1987, elle crée la fondation Bettencourt-Schueller pour aider des créateurs. Grâce à elle, Jacques Perrin réussit à terminer son film le "Peuple migrateur".par Françoise MEDGYESI

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