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28 févr. 2020
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Volumes amples chez Nina Ricci et Christian Wijnants, près du corps chez Olivier Theyskens

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28 févr. 2020

Sous l’influence du sportswear, le vestiaire féminin a beaucoup évolué ces dernières saisons, s’orientant toujours plus vers le confort. Si les pièces sportives ont disparu pour revenir à une certaine élégance, la silhouette continue de prendre du volume avec des vêtements plus lâches et volumineux, tel qu’on a pu le voir au cinquième jour des défilés parisiens chez Loewe, Balmain en partie, mais surtout chez Nina Ricci et Christian Wijnants. Ce filon s’affronte à la tendance hyper féminine sexy, toujours bien ancrée chez certaines marques et créateurs comme Redemption et notamment Olivier Theyskens.
 

Nina Ricci, automne-hiver 2020/21 - PixelFormula


Nina Ricci entre dans une nouvelle dimension. Aux commandes de la griffe parisienne depuis un peu plus d’un an, Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter, le couple vainqueur du Festival de Hyères en 2018, a désormais pris ses marques et amorce un net virage en cette troisième saison. Exit la bourgeoise d'antan et la jeune lady ébauchée ces dernières saison, la femme Nina Ricci entre de plain-pied dans son temps avec une garde-robe plus minimale, cool et facile.
 
Hormis quelques robes et corsages en organza et dentelles froissées et le célèbre chapeau cloche coloré, l’allure se veut plus simple et décontractée, visant avant tout le confort avec des vêtements amples, taillés dans de très belles matières. A l’instar des pantalons oversize, dont certains en cuir souple, des manteaux réversibles en feutre, des robes en taffetas froncées comme des parachutes ou du cache-cœur maxi en laine douillette. Sans oublier, ces ensembles pyjamas en satin noirs ou orange vitaminée.

Comme souvent, les deux designers s’amusent à déconstruire le vêtement. Ils jouent avec ses codes et toutes sortes de détails. Les blazers sont ainsi coupés sous la poitrine, un peu comme des spencers, superposés à de longues chemises, le costume de banquier a des manches courtes, le caban est noir avec de gros boutons blancs, le trench se fronce au col et prend du volume en s’évasant comme une cape, tout comme un blouson kaki et une veste en cuir transformées en mini-capes, les jupes sont quant à elles fendues sur les quatre côtés.
 

Christian Wijnants, automne-hiver 2020/21 - PixelFormula


Christian Wijnants signe pour l’hiver prochain une très belle collection à la fois liquide et aérienne, où la maille est reine. Des amples pantalons coulants aux tops (tricots, protèges-épaules, tuniques) à superposer ton sur ton, en passant par des manteaux en laine peignée ou les ensembles manteau-pull-jupe tricotés dans la même laine grège aux points croisés. Certains modèles en relief font penser à des tressages.
 
Les vêtements sont enveloppants mais en même temps ouverts, laissant parfois bras et dos nus. Les proportions sont toutes rallongées, mais sans jamais exagérer, y compris pour les pantalons en version XXL en maille ou dans des soies viscoses impalpables ou les manteaux matelassés à larges revers. Le taffetas s’enroule en robe drapée autour de la silhouette comme un sari.
 
La garde-robe du créateur belge n'en reste pas moins mouvante et rythmée à travers des robes résille, où s’accrochent une myriade de bandelettes colorées pour un effet frangé ébouriffé, ou bien via ces fils de laine qui dessinent des zigzags sur certaines tenues. Cette énergie est accentuée par des couleurs intenses tels le bleu électrique, le vert émeraude et l'orange, en contraste avec une palette par ailleurs plus soft, quasi délavée.
 

Olivier Theyskens, automne-hiver 2020/21 - PixelFormula


Pas de demi-mesure pour Olivier Theyskens, qui se partagera la saison prochaine avec la maison Azzaro, dont il reprend la direction artistique. Le styliste belge revisite avec punch son univers romantique. Sa garde-robe pour l’automne-hiver 2020/21 est dominée par le noir et une longueur ultra courte, même s’il ne dédaigne pas certains modèles plus clairs en lin grège et quelques longueurs. L’essentiel est que l’esprit reste extrêmement sensuel avec des vêtements, qui moulent le corps.
 
Lunettes noires, gants de cuir, jambes nues sur de hauts escarpins… Le ton est donné. La petite robe noire constitue la pièce phare de la collection, déclinée en soie, en cuir, à manches longues ou sans manches. Le tailleur se porte forcément avec une petite veste et une micro jupe, mais la femme imaginée par le créateur, ne néglige pas pour autant le grand costume d’homme, pour peu qu’il soit endossé torse nu avec juste un soutien-gorge.
 
La lingerie s’invite ici ou là, tout comme l’effet bondage avec des bottes en cuir enserrant les jambes jusqu’aux genoux, une combinaison dans la même matière et des pantalons et robes en satin aux mêmes reflets nocturnes que le cuir luisant. Pour le soir s’imposent de longues robes en teinte unie fluctuantes et coulant jusqu’à terre avec une simplicité raffinée.

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