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Un record de 25 ordonnances adoptées pour préparer "l'effort long" de la France

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25 mars 2020

«C'est un effort long auquel nous allons tous ensemble faire face», a assuré mercredi Edouard Philippe, à l'issue d'un Conseil des ministres au cours duquel 25 ordonnances -un record sous la Ve République- ont été adoptées dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire.


Edouard Philippe à l'issue du Conseil des ministres - AFP



«C'est l'urgence sanitaire qui anime tous les esprits aujourd'hui, mais c'est aussi, et ce sera de plus en plus, un choc économique, un choc social: nous ne sommes qu'au début de la crise», a prévenu le Premier ministre avant de détailler le contenu des ordonnances dont le nombre «dans un même Conseil des ministres est historique».

«C'est bien le signe que l'urgence dicte sa loi», a encore observé le chef du gouvernement, selon qui «notre pays est aujourd'hui juridiquement armé pour organiser l'état d'urgence sanitaire».

Les textes sont notamment destinés à atténuer «les graves dommages économiques et sociaux que provoque inévitablement le confinement» débuté il y a huit jours, a poursuivi Edouard Philippe, entouré de plusieurs de ses ministres.

Comme attendu, cela comprend «la création du fonds de solidarité doté d'un milliard d'euros» orienté vers les «très petites entreprises, micro-entreprises et indépendants», des aides pour le secteur du voyage ou encore une adaptation des règles des marchés publics et de déploiement des réseaux de communication électroniques pour les renforcer plus rapidement.

«Nous ne laisserons personne de côté», a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ajoutant que le fonds de solidarité «sera maintenu tant que la crise durera».

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a pour sa part précisé la «refonte complète du système d'indemnisation du chômage partiel», qui indemnise un salarié à hauteur de 70 % du salaire brut et 84 % du salaire net, avec une contribution de l'Etat à hauteur du Smic. Muriel Penicaud a indiqué que 37 000 entreprises avaient déjà demandé à bénéficier de ce dispositif, dont la moitié ont moins de 10 salariés.

Edouard Philippe a également annoncé des ordonnances vouées à «la protection des plus vulnérables». Les droits sociaux (RSA, allocation adulte handicapé, droits des demandeurs d'emplois) seront «préservés et poursuivis pendant toute la période de confinement».

Le droit du travail est, lui, «aménagé temporairement pour permettre l'organisation d'une véritable économie de guerre dans les secteurs vitaux et sous conditions», a souligné Edouard Philippe.

Cela signifie que «les entreprises pourront déroger temporairement et avec des compensations ultérieures aux durées maximales du travail et aux règles de repos hebdomadaire et dominicale», a-t-il poursuivi, suscitant l'opprobre des oppositions.

«Une fois de plus c'est un prétexte à un nouveau recul des droits sociaux», s'est en retour insurgé le chef de file des députés La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, estimant que «le gouvernement fait payer aux salariés la crise sanitaire qu’il a contribué à renforcer par son impréparation».

«Aujourd’hui on nous parle de 60h hebdomadaires, de plus de flexibilité. On ne peut pas faire n'importe quoi», a de son côté dénoncé Boris Vallaud, porte-parole des députés PS, déplorant que les partenaires sociaux n'aient pas été «associés aux discussions».

«Abolir par ordonnance les règles du droit de travail en portant la durée à 60h est un choix socialement régressif», a abondé le député Les Républicains Julien Aubert.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a présenté plusieurs mesures d'exception, dont certaines devraient permettre de libérer entre 5 000 et 6 000 détenus des prisons françaises.

Edouard Philippe a également envoyé un message aux soignants, qui doivent être «absolument prioritaires, qu'il s'agisse des équipements de protection, des moyens de transport des malades, de l'hébergement temporaire ou des financements».

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