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Textiles chinois : le blocage coûte cher mais n'inquiète pas les importateurs

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22 août 2005

PARIS, 22 août 2005 (AFP) - Le sort incertain des textiles chinois bloqués aux frontières françaises, dont plusieurs ont atteint le plafond fixé par l'accord entre la Chine et l'Union européenne, coûte cher mais n'inquiète pas trop les importateurs.


Vêtements fabriqués en Chine et en Thaïlande
Photo : Mychèle Daniau

Un comité textile doit se réunir à Bruxelles cette semaine.

L'accord conclu le 10 juin par le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson et le ministre chinois du Commerce Bo Xilai prévoit que Pékin modère jusqu'à fin 2007 ses ventes de textiles les plus sensibles dans l'UE.

Or les importations de chemisiers chinois ont atteint, comme les pull-overs et les pantalons avant eux, le plafond fixé dans l'accord de juin, a annoncé vendredi la Commission européenne.

En conséquence, des cargaisons entières de textiles chinois sont bloquées dans les ports français, essentiellement au Havre.

"Quelques milliers" de conteneurs de textile chinois seraient bloqués au Havre et à Anvers, en Belgique, selon Claude Zékri, directeur commercial de PLD, un important transitaire du secteur.

Environ 50 millions de pull-overs chinois seraient actuellement bloqués dans les ports européens, après que Bruxelles a stoppé les arrivages au-delà du quota prévu pour 2005, a affirmé à l'AFP l'un des plus grands importateurs français.

La Douane considère ces surplus de vêtements chinois "comme des prohibitions" et les "bloque jusqu'à ce qu'ils soient réexportés", à moins que les importateurs décident de les garder à quai, précise-t-on à la Douane.

Leur sort dépendra de la décision prise par Bruxelles, affirme la Confédération générale des importateurs (CGI). "Soit les quotas sont relevés et les professionnels pourront obtenir des licences d'importation, donc dédouaner leurs marchandises, soit la marchandise sera réacheminée" en Chine, explique son responsable juridique, Jean-Marc Moinard.

En attendant, pantalons, pull-overs et chemisiers sont gardés dans des entrepôts agréés par la Douane, ce qui coûte cher en "frais de surestaries", soit la somme à payer par l'affrêteur d'un navire à l'armateur pour chaque jour dépassant le nombre de jours convenus pour le chargement ou le déchargement du navire.

L'immobilisation d'un conteneur de marchandises de 40 pieds (60 mètres cube) dans un port français peut coûter jusqu'à 600 euros par jour, explique la CGI. Les coûts de stationnement sont "encore plus lourds" à la sortie des avions, environ 0,25 euro par kilo, selon M. Zékri.

Si bien que certains clients "commencent à parler d'une réexportation des marchandises", ajoute M. Zékri.

En outre, les importateurs doivent verser des indemnités de retard pour les commandes qu'ils ne peuvent pas honorer, ajoute la CGI.

La semaine dernière, la ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, s'est voulue rassurante en affirmant que l'UE resterait ferme sur les principes de l'accord mais ferait preuve de "pragmatisme" pour résoudre les embouteillages aux frontières.

Les importateurs ne sont pas pour autant inquiets. "Je n'en suis pas à mon premier quota", rappelle M. Moinard, qui a "anticipé" le problème en demandant à ses clients de "stopper leurs commandes".

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