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11 mars 2019
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Rabih Kayrouz ouvre un nouveau chapitre

Publié le
11 mars 2019

Alors qu’elle fête les 10 ans du lancement de son prêt-à-porter à Paris, Maison Rabih Kayrouz ouvre un nouveau chapitre. Forte d’une nouvelle structure, elle réorganise son processus de livraisons et enrichit son offre avec « Les Essentiels ». Après avoir présenté sa collection pour l’hiver-automne 2019-20 en janvier pendant la Semaine de la Haute Couture, dont elle vient de devenir « membre permanent », la griffe fondée par le couturier libanais éponyme a convié les acheteurs à découvrir ces nouveaux projets durant la Fashion Week parisienne qui vient de s’achever.
 

Rabih Kayrouz dans son atelier-showroom parisien - ph Dominique Muret


Né au Liban, le styliste s'est formé à l'Ecole de la chambre syndicale de la couture parisienne, se perfectionnant lors de stages chez Dior et Chanel. De retour à Beyrouth, il ouvre en 1998 un atelier de couture, créant des pièces uniques pour la clientèle locale. Dix ans plus tard, il installe en 2009 un second siège à Paris, au 38 du boulevard Raspail, dans ce qui fut autrefois le Petit Théâtre de Babylone, et lance une ligne de prêt-à-porter.

« Dès la première collection pour l’été 2010, présentée en octobre 2009, j’ai réussi à séduire des clients stratégiques. Ils étaient trois, l'Eclaireur à Paris, Ikram à Chicago et Amarees à Newport Beach, en Californie. Aujourd’hui, nous comptons une soixantaine de boutiques dans le monde, aux Etats-Unis en Europe et en Asie, où nous commençons », résume Rabih Kayrouz, qui s’est entretenu avec FashionNetwork.com à l’occasion de la Semaine parisienne.

Pour accélérer son développement, le styliste, qui détient toujours la majorité de sa société, a ouvert son capital en 2016 au fonds d’investissement Azur Fund. En mai 2017, un nouveau partenaire les a rejoints, le financier libanais Fawzi Kyriakos, qui a pris également une participation, tandis que sa femme, Sophie Lecoq, a été nommée à la direction générale de la maison.

« Il y a un moment où je ne pouvais plus être seul à mener tout de front. Avec Sophie Lecoq, qui gère la maison et met en place les stratégies à mes côtés, je peux me concentrer sur la création, faire des collections plus grandes, développer des lignes différentes. Cela m’a changé la vie, en insufflant une nouvelle énergie. C’est important d’avoir une personne avec qui discuter et qui stimule la réflexion », glisse Rabih Kayrouz.
 
De fait, ces deux dernières années, les projets se sont multipliés pour la maison avec le lancement en 2017 d’une collection de bijoux dessinée par le jeune designer Toni Dahan. La saison dernière a été lancée aussi une ligne de mariage en prêt-à-porter. Enfin, en octobre, Maison Rabih Kayrouz a introduit sa nouvelle ligne baptisée « Les Essentiels », vendue dans un premier temps en exclusivité au Bon Marché. L’idée est de proposer un vestiaire basique avec des pièces de qualité : veste, pantalon, trench en gabardine et tops en soie, dans des teintes classiques ou déclinés dans l’imprimé de la saison. La maison aimerait aussi développer la maroquinerie.
 

La robe en fil d'or réalisée cette saison par Rabih Kayrouz - ph Dominique Muret


Par ailleurs, le créateur a mis en place, à partir de cette saison, une nouvelle organisation pour les livraisons. Abandonnant le rythme habituel des pré-collections et collections principales, où « à l’arrivée tout se chevauchait dans les boutiques », Rabih Kayrouz a dévoilé son travail durant la Haute Couture, en janvier, mêlant pièces couture et prêt-à-porter, avec une première livraison en boutique prévue pour mai. Puis, début mars, il a présenté pendant la Fashion Week une autre collection développée à partir des thèmes du défilé avec davantage de pièces, qui seront livrées en juillet. En particulier, des robes en maille, dont certaines, spectaculaires, tissées avec un fil d’or.
 
« Le marché a changé. Avant, rien qu’en Italie, il y avait 300 boutiques multimarques. Maintenant, il en reste une cinquantaine. Parallèlement, l’offre a augmenté. Faire quatre collections différentes pas an, c’était juste impossible pour assurer une belle qualité. Réaliser un patron, par exemple, cela peut prendre un mois pour élaborer une veste. Tout est développé dans mon atelier parisien, 80 % de la collection est fabriquée en France, le reste en Italie, Bulgarie et au Portugal », nous explique le designer.

« Je voulais être à Paris, car on y fait bien le vêtement, les fournisseurs sont incroyables et il y a ce savoir-faire couture que j’ai voulu garder. J’aime le vêtement, pas la mode. J’ai toujours voulu me concentrer sur une garde-robe idéale avec des pièces intemporelles pour une femme que j’aime et qui voyage », conclut-il.
 
Le couturier n’a pas délaissé pour autant son atelier de Beyrouth, qui poursuit l’activité de la couture avec des pièces réalisées sur mesure, en majorité pour une clientèle libanaise. Il s’apprête à ouvrir sous peu un nouveau siège où seront réunis sous un même toit sa boutique en propre et son atelier, « un petit palais en plein centre-ville », lâche-t-il dans un large sourire.

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