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1 juil. 2014
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Primark : les étiquettes SOS "sont un canular"

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1 juil. 2014

La presse britannique a très largement relayé le cas de deux étiquettes cousues dans des vêtements Primark, par des ouvriers y dénonçant leurs conditions de travail. Après enquête, la marque indique qu’il s’agirait d’un canular, se basant ainsi sur la provenance respective des deux pièces.

Southwales-Eveningpost.co.uk


"Notre enquête sur les étiquettes cousues sur deux vêtements, achetés séparément dans notre magasin de Swansea en 2013, nous a conduit à la conclusion qu'il est plus probable qu'improbable qu’il s’agisse d’un canular réalisé au Royaume-Uni", indique l’enseigne dans un communiqué qui explique ses conclusions. "Les étiquettes proviennent clairement du même endroit. Or, il est presque impossible d'imaginer des circonstances dans lesquelles ces étiquettes similaires auraient pu être cousues sur ces vêtements dans l'usine où ils ont été fabriqués, étant donné qu'ils ont été faits par des fournisseurs distincts, dans deux usines différentes, sur des continents différents".

Les deux vêtements portant une étiquette similaire auraient ainsi été respectivement produits en Roumanie et en Inde. Leur seul point commun aurait été d’avoir abouti dans les rayons du magasin de Swansea.

Primark conclut donc qu’il s’agit plus que probablement d’un canular (hoax, en anglais) mené par les personnes ayant acheté lesdits produits dans ce même magasin, ou par une autre personne les y ayant placés après ajout des étiquettes.

Les regards se tournent dans tous les cas vers les ONG de défense des ouvriers du textile, après la forte activité menée par ces dernières depuis l’effondrement du Rana Plaza - une usine bangladaise, un accident ayant occasionné la mort de 1 200 personnes.

Si l’objectif était de sensibiliser les consommateurs, la première conséquence de cette affaire est paradoxalement de jeter le doute sur la véracité d’un autre SOS. Celui de supposés prisonniers chinois ayant laissé une lettre décrivant leurs conditions de travail dans un pantalon Primark, acheté en Irlande du Nord. Primark indique continuer son enquête, mais soupçonne désormais ouvertement cette affaire d’être liée au "canular de Swansea".

Comme FashionMag le rappelait au début de l’affaire, difficile cependant de mettre en doute la difficulté réelle des conditions de travail des ouvriers du textile ; en particulier dans les cas de sous-traitance sauvage, illégale et régulièrement pointée du doigt. En février, la chaîne britannique ITV qui montrait la maltraitance d’ouvriers parfois mineurs dans des usines bangladaises, fournissant notamment BHS et Lee Cooper. Plus récemment, un documentaire de Canal+ offrait une plongée dans l’univers H&M, dénonçant la réalité difficile des employées derrière le vernis des prises de positions sociales. Et, début juin, l’ONG Clean Clothes Campaign publiait une enquête menée dans neuf pays d’Europe de l’Est et en Turquie, montrant que les productions "locales" n’ont rien à envier aux conditions de travail et salaires des usines asiatiques.

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