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30 janv. 2019
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Noyon s’oriente vers la suppression de 75 postes sur 168

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30 janv. 2019

Placé début janvier en redressement judiciaire, le dentelier Noyon annonce aujourd’hui travailler sur un plan de sauvegarde de l’emploi passant par la suppression de 75 postes sur les 168 existants, dont 18 sur les 49 que compte l’activité leavers.


L'entreprise compte à ce jour 18 salariés - Noyon-dentelle.com


Une réunion avec la délégation du personnel se tiendra le 5 février, a indiqué le président, Henri-Philippe Durlet, à La Voix du Nord, évoquant de possibles départs en retraite anticipés et saluant le courage du personnel, qui continue le travail en dépit de cette perspective difficile. Les premiers licenciements pourraient en effet intervenir en mars prochain.

FashionNetwork.com s’entretenait il y a quelques jours avec le directeur général adjoint de Noyon, Sébastien Bento Soares, à l’occasion du salon Interfilière où l’entreprise exposait son savoir-faire. Une présence essentielle, pour le responsable, qui entend ainsi lancer un signal rassurant aux marques et donneurs d’ordres, et confirmer leur soutien, qui avait déjà permis de sauvegarder l’activité lors de précédentes difficultés.

Noyon travaille désormais à recomposer son activité en termes d’activité. « Notre activité repose pour deux tiers sur la lingerie et pour un tiers sur le prêt-à-porter, qui a fait +30 % de ventes l’an passé, mais n’a pas suffi à compenser la chute sur la lingerie, dont le marché est en difficulté », nous explique Sébastien Bento Soares. « Nous volons inverser la vapeur et faire deux tiers d’habillement, en y développant la dentelle leavers. Sans pour autant arrêter la lingerie, pour laquelle nous avons des clients fidèles et pour laquelle le savoir-faire de Noyon reste apprécié. »

Pour le dirigeant, les difficultés remontent à loin. « En 2005, la fin des quotas d’importation a ouvert toutes les vannes, mais le marché de la lingerie était fort, il y avait donc du travail pour les entreprises européennes comme chinoises. Puis la demande d’une lingerie milieu de gamme s’est effritée, or, elle a été notre cœur de métier, comme c’est le cas pour nombre de sociétés européennes de lingerie et corseterie. Avec ce marché qui se réduit, les volumes d’affaires ne correspondent plus aux coûts, avec l’effet que l’on sait sur la filière », explique le directeur général adjoint.

Il y a des éléments qui, pour Sébastien Bento Soares, sont vecteurs d’espoir. De la montée en puissance d’une aspiration au sourcing de proximité jusqu’à l’écoresponsabilité, dans laquelle Noyon s’est engagé avec des fils recyclés et recyclables. En passant par l’émergence de micromarques via Internet, ouvrant de nouvelle voies pour des sociétés qui, comme Noyon, peuvent proposer de courtes quantités de produits de qualité et différenciants.

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