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Nicolas Le Cauchois, entre fleurs et couture

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3 juil. 2007

PARIS, 3 juil 2007 (AFP) - Nicolas Le Cauchois, invité jeudi 5 juin du calendrier de la haute couture à Paris, se définit comme un "artisan sensible" qui aime donner libre cours à son imagination dans l'art floral comme dans celui de la couture.


Une robe-pull présentée lors du défilé haute couture du créateur Nicolas Le Cauchois, le 25 janvier 2007 à Paris Photo : AFP


Rien ne destinait ce jeune homme de trente-trois ans --pantalon multipoches sable, tee-shirt blanc et lunettes d'écaille noire-- à fréquenter le milieu parisien de la mode.



Fils d'épiciers, né à Rouen où il vit toujours avec femme et enfants, Nicolas Le Cauchois affirme avoir découvert sa vocation dès l'âge de cinq ou six ans. C'est Yves Saint Laurent qui "m'a donné envie de faire ce métier", raconte-t-il à l'AFP. "Tout enfant, j'ai trouvé dans une émission de télé, un jour, une espèce de rétrospective" du grand couturier. "Je me suis dit qu'en fait, c'est ce que je voulais faire. Je voulais faire de belles robes pour de grandes dames".

"Ensuite, j'ai passé mon temps à apprendre à dessiner, un peu en autodidacte", ajoute-t-il.

Adolescent, Nicolas Le Cauchois est bien décidé à concrétiser son rêve. Il écrit à deux couturiers qu'il admire: Yves Saint Laurent et Christian Lacroix. Le premier courrier restera sans réponse. Christian Lacroix au contraire lui "répond illico presto", se souvient-t-il. Il l'invite "à venir le rencontrer dans ses salons, pour voir les collections de près" et noue avec lui une relation épistolaire qui se poursuit encore.

"Christian a été la rencontre d'une espèce de grand frère, d'un directeur de conscience. Il a dirigé ma culture mode", explique le styliste.

Son bac économique en poche, le jeune homme hésite entre deux écoles: la célèbre Saint Martin's School londonienne ou l'école de la Chambre syndicale de la couture parisienne qu'il choisit finalement, ne se voyant pas "aller seul à Londres".

"Je me suis ennuyé à mourir", se souvient l'ancien élève qui n'a pas de mots assez durs contre cet établissement "poussiéreux, mal tenu, avec une directrice qui portait des tailleurs jaune canari". "J'avais besoin d'avoir une structure technique mais aussi, énormément, d'un mode d'expression", d'une "libération", raconte Nicolas Le Cauchois, ex-enfant "particulièrement timide et solitaire".

Jeune homme pressé, qui aime que "les choses avancent et se construisent rapidement", il abandonne l'école avant la fin de la scolarité et se lance à Rouen. "Je suis allé voir des sponsors dans ma ville de province pour organiser mes propres collections", se souvient-il. "J'ai commencé vraiment à apprendre en autodidacte mon travail".

Il fait "des petis boulots" et apprend "l'art floral" auprès de sa belle-famille avant de reprendre une "boîte de fleurs" avec sa femme.

"Comme la haute couture, c'est un métier qui ne me paraît pas être un travail. C'est un mode d'expression artistique", dit-il. "On travaille autour des fleurs comme on travaille autour des vêtements, c'est-à-dire des gammes précises, des déclinaisons de collections, une image précise pour une saison".

Son temps se partage désormais à parts égales entre les fleurs et la couture qu'il conçoit comme "du wearable art" (art portable), "c'est-à-dire que chaque pièce est vraiment unique".

La saison dernière, lui qui ne voyage que dans sa tête avait proposé un vestiaire pour "pirate des jet-lags" aimant les robes-châles effrangées noires ou en dentelle, les gris-gris colorés...

Détestant les vacances, adorant la musique qui l'inspire souvent, Nicolas Le Cauchois estime qu'"une robe ne doit pas être une belle robe. C'est une robe portée qui devient une belle robe".



Par Dominique SCHROEDER

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