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Neiman Marcus envisage de vendre MyTheresa

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Paul Kaplan
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1 mai 2019

Dans la foulée de son investissement dans la plateforme de revente de luxe Fashionphile, le groupe Neiman Marcus a annoncé mardi qu'il envisageait la possibilité de se délester du site d'e-commerce allemand MyTheresa, pourtant rentable.


MyTheresa a longtemps été considéré comme un fleuron du portefeuille de Neiman Marcus - Instagram: @mytheresa.com

 
Dans un dépôt auprès de la SEC (l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers), l'opérateur de grands magasins basé à Dallas, au Texas, qui a acquis MyTheresa à ses fondateurs, Christoph et Susanne Botschen, et à Acton Capital Partners en 2014, explique qu'il « a commencé à explorer et évaluer des alternatives stratégiques » pour la plateforme allemande de mode de luxe, précisant en outre qu'« aucune décision n'a été prise pour poursuivre toute transaction spécifique ou autre alternative stratégique », et que « rien ne garantit que l'exploration de ces options stratégiques aboutira à la conclusion d'une transaction ».

Selon Neiman Marcus, le chiffre d'affaires de MyTheresa pour la période de neuf mois qui a pris fin le 31 mars 2019 a atteint 272 millions d'euros.

Après avoir accusé Neiman Marcus d'avoir manqué à ses obligations envers ses créanciers, en transférant 1 milliard de dollars d'actifs MyTheresa hors de leur portée en décembre dernier, le détenteur d'obligations Marble Ridge Capital a de nouveau critiqué les actions du détaillant mardi.

« Neiman a annoncé aujourd'hui la troisième étape de ce que Marble Ridge perçoit comme une manoeuvre visant à placer les précieux actifs de MyTheresa hors de portée de ses créanciers », estime le fonds d'investissement dans un communiqué. « Comme nous l'avons déjà exigé dans le passé, 100 % des actifs de MyTheresa doivent être rendus à Neiman Marcus ». Marble Ridge ajoute ensuite que la récente restructuration de la dette de Neiman Marcus et ses piètres résultats financiers devraient être une source de préoccupation pour ses actionnaires.

En effet, le groupe américain a également révélé dans son dépôt de mardi qu'il s'attend actuellement à enregistrer une baisse de ses revenus comparables au troisième trimestre comprise entre 1,3 % et 1,9 %, une diminution qui interrompt sa série de six trimestres de résultats positifs successifs, tandis que le bénéfice ajusté avant intérêts et impôts devrait se situer entre 119 et 129 millions de dollars (entre 106 et 115 millions d'euros), en baisse par rapport aux 143,1 millions de dollars (127,5 millions d'euros) enregistrés l'année précédente.

A la suite de l'annonce de ces résultats décevants, le groupe américain a réaffirmé sa stratégie actuelle, qui met l'accent sur son plan de transformation pluriannuel. Comme la société l'avait expliqué précédemment, il s'agit notamment d'accélérer son intégration numérique et de doubler les investissements sur l'innovation « expérientielle », l'objectif ultime étant que la chaîne de grands magasins se transforme en une plateforme de luxe omnicanale, axée sur sa clientèle.

L'ouverture récente du flagship Neiman Marcus, d'une superficie de plus de 17 000 mètres carrés, à Hudson Yards à New York, reflète cette nouvelle approche : il offre un éventail de dispositifs numériques, comme des cabines d'essayage et des miroirs numériques, ainsi que de nouveaux services et espaces, dont un salon de beauté, une scène qui accueillera des concerts et une cuisine où les clients peuvent participer à des démonstrations, des dégustations et des cours particuliers.

En février dernier, la société a procédé à une série de nominations à des postes de direction pour appuyer sa nouvelle stratégie. David Goubert et Ginger Mollo ont ainsi été nommés respectivement vice-président chargé des magasins et de l'expérience commerciale et vice-président chargé de l'expérience commerciale sur la côte Ouest.

Empêtré dans une dette d'environ 4,6 milliards de dollars (4,09 milliards d'euros), Neiman Marcus a réussi à négocier en mars une prolongation de trois ans de ses facilités de crédit et de ses billets non garantis dans l'espoir que ce délai supplémentaire donnera une chance de succès à son redressement stratégique.

Jeudi, l'agence Reuters a publié un article sur la détérioration apparente des documents de prêt depuis le rejet en mars de la plainte de Marble Ridge contre Neiman Marcus, soulignant que la protection des créanciers s'est érodée à la suite de cette décision. 

Le groupe Neiman Marcus, qui exploite également Bergdorf Goodman, Horchow et Neiman Marcus Last Call, a déclaré des revenus de 1,39 milliard de dollars (1,24 milliard d'euros) au cours du deuxième trimestre qui a pris fin le 26 janvier 2019. Sa perte nette pour la période s'est élevée à 29 millions de dollars (25,7 millions d'euros).

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