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27 févr. 2020
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Médiévalisme chez Paco Rabanne et Ann Demeulemeester

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27 févr. 2020

Explorer le passé pour mieux restituer le présent. C’est la ligne suivie par plus d’un créateurs à Paris, au quatrième jour des défilés. En particulier, Ann Demeulemeester, qui imagine une châtelaine Renaissance des temps nouveaux, Paco Rabanne avec ses chevalières en cotte de maille et Léonard Paris, qui nous embarque en Extrême-Orient.
 

Ann Demeulemeester, automne-hiver 2020/21 - PixelFormula


Chez Ann Demeulemeester, le directeur artistique Sébastien Meunier nous plonge dans un passé lointain, une vague époque médiévale ou Renaissance, relue à travers le prisme d'un monde contemporain plutôt sombre. Les mannequins apparaissent dans un halo de lumière blanche légèrement bleutée dans une série de total-look noirs : manteaux, vestes, robes fendues à large encolure, pantalons hyper moulants ou maxi jupe drapée en cuir.

Des structures métalliques soulignent les silhouettes, enserrant le torse comme un harnais, la taille en fine ceinture ou le cou en collier. Ailleurs, ces fils argentés esquissent des couronnes minimalistes, où viennent se planter trois grandes plumes noires, des épaulettes pointues ou encore des cages sur les flancs pour y poser des robes panier.

On retrouve ce filon médiéval à travers des shorts-culottes et petites vestes en velours à épaules rehaussées rappelant le pourpoint, des robes à traîne ou drapées en velours pourpre, des ensembles en tissu brocart doré couleur de bronze, des redingotes en velours vert. Une licorne, emblème du bestiaire de l’époque et de la collection, orne un tricot sans manches.
 

Paco Rabanne, automne-hiver 2020/21 - PixelFormula

 
Le Moyen-Age et le registre religieux semblent avoir inspiré également Julien Dossena chez Paco Rabanne, où les mannequins défilent en hautes bottes de cuir coloré à plateformes sous les puissantes colonnes et voûtes en ogive de la Conciergerie, sur les notes du Stabat Mater de Vivaldi.

Hormis quelques looks en pantalons courts, toute la collection se décline autour de maxi robes richement décorées au col haut et aux longues manches, souvent bouffantes, portées avec des pèlerines ou des châles frangées, qui leur donnent un petit côté rétro.
 
Les dentelles blanches ont une saveur liturgiques, y compris lorsqu’elles sont utilisées dans des tenues transparentes sexy. Les têtes sont protégées et disparaissent même parfois, cachées par des franges de perles ou des bonnets serrés, style bonnets de bain, ou en forme de capuches faisant penser à celles des robes de bure des moines.
 
La collection est complétée par une impressionnante série de robes de sirène en cottes de maille métallique, dorées ou argentées, en tous les cas étincelantes, dans le plus pur style de la maison, dont certaines sont couvertes de sequins ou franges perlées cliquetantes. Plus qu’à des chevaliers en armure du Moyen-Age, les sinueuses modèles de Paco Rabanne s’apparentent davantage à des danseuses orientales.


Léonard Paris, automne-hiver 2020/21 - DR



Chez Léonard Paris, le passé rencontre le présent à travers les imprimés maison, dont trois motifs sont choisis chaque saison dans les archives et réinterprétés par la directrice artistique Christine Phung. Pour l’hiver prochain, la créatrice nous emmène en Extrême-Orient, avec de chatoyantes tenues en soie et satin dans des bleu céladon, des rouge orangé, des bordeaux et des mauves.
 
Les célèbres motifs fleuris Léonard, comme l’orchidée dans cette collection, s'autorisent cette saison des respirations, décorant juste le pan ou une partie d’un vêtement en alternance avec des teintes unies, jouant ainsi sur les pleins et les vides. Les fleurs imprimées sur les jupes plissées, les pantalons et autres robes en soie, ou brodées en format géant sur le devant d’une cape écrue ou d’un manteau noir s’accordent idéalement avec l’inspiration asiatique de la garde-robe, tout comme les vestes kimono revisitées ou les pièces soyeuses matelassées.
 
La maison introduit notamment une série de superbes doudounes en soie, en particulier sous formes de petits blousons ou de maxi manteaux, dont les imprimés fleuris et les couleurs vibrantes transforment le duvet en pardessus chic et luxueux. A noter aussi la recherche effectuée sur les nouvelles matières, comme ce taffetas technique laqué et certains néoprènes utilisés dans des vêtements hybrides.

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