Par
AFP
Publié le
5 mars 2011
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Les défilés retrouvent la sérénité, après l'ouragan Galliano

Par
AFP
Publié le
5 mars 2011

PARIS, 5 mars 2011 (AFP) - La présentation des collections de prêt-à-porter pour l'hiver prochain a retrouvé une certaine sérénité samedi, au cinquième jour de la Fashion week parisienne dominée jusque-là par l'affaire Galliano.

John Galliano
Haider Ackermann (défilé automne-hiver 2011-2012, photo Pixel Formula) attendu chez Givenchy?
Ou chez Dior?


Le dernier défilé de John Galliano pour la maison Dior, dont il était le directeur artistique depuis 15 ans, a été plombé vendredi par une ambiance quasi funèbre malgré l'éclat des vêtements. Le créateur, poursuivi pour injures raciales, avait été mis à pied mardi après l'émergence d'une vidéo sur internet le montrant, éméché, déclarer son admiration pour Hitler.

Les fashionistas, journalistes et acheteuses des grands magasins ont poussé un "ouf" de soulagement en reprenant leur rythme habituel dès vendredi soir avec notamment le défilé Lanvin, qui offrait bretzels et verres de vin pour se réchauffer, ou celui du Japonais Yohji Yamamoto.

Samedi, sous un soleil d'hiver radieux, le petit monde de la mode retrouvait ses rituels, ses cancans et sa joie de vivre.

Dans la matinée, Haider Ackermann, régulièrement cité pour succéder à John Galliano --ou le cas échéant au couturier Riccardo Tisci, actuellement chez Givenchy, s'il était nommé chez Dior--, a été l'un des plus applaudis depuis l'ouverture de cette Semaine de la mode.

Sa collection, aussi sensuelle qu'épurée, présentait de voluptueuses robes en soie, satin ou peau, découvrant parfois une épaule, fendues parfois jusqu'aux hanches ou profondément décolletées. Mais si le styliste, né en Colombie il y a 40 ans avant d'être adopté par un couple de Français, propose une silhouette sexy, elle reste toujours franchement élégante.

Il aime les couleurs, jouant avec du bleu vif, violet et rose, le bordeaux profond d'un bon vin ou ces verts obscurs comme une forêt sans lumière.

La marque Cacharel, dessinée par le trentenaire Cédric Charlier depuis bientôt deux ans, a présenté des imprimés complexes de fleurs sur fond beige ou marine, mais aussi de douillets blousons à capuche, en maille ou en laine, presque entièrement recouverts de plumes. De délicates robes aux couleurs très claires se portent sur des bottines haut perchées en cuir.

Le duo néerlandais Viktor & Rolf a baissé un pont-levis sur scène, faisant émerger des modèles aux visages rougis par les flammes de l'enfer. La collection en noir et blanc, avec l'intrusion de rouge sang et d'argent, présente des manteaux et tailleurs s'ornant de plissés rigides comme un origami japonais.

Bottes et bottines mêlent daim rouge coquelicot et vernis noir. Une robe noire à large bande rouge, en croix, évoque la tenue des Croisés en route vers Jérusalem. Les combinaisons pantalon, remontant sur la poitrine en bustier, semblent difficiles à porter, a contrario de nombreux petits blousons ajustés, très féminins.

Encore du coquelicot, soit un rouge légèrement orangé, chez l'Australien Martin Grant, qui a présenté un trench plastifié et ultra-brillant dans cette couleur vive. La ministre des Sports Chantal Jouanno, au premier rang, a pu admirer une collection d'une grande douceur dominée par les beige, cuivre et autres caramels.

Véronique Leroy a créé une collection aux allures un peu "vintage", conviant le Québécois Robert Charlebois pour la bande-son. Outre des pièces aux tailles exagérées, elle signe d'élégantes robes-toges en maille épaisse et des pulls courts chinés portés sur des jupes à mi-mollet en laine ou simili-vinyle.Par Gersende RAMBOURG

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.