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Les défilés milanais continuent de bouder les "femmes rondes"

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22 févr. 2007

ROME (AFP) - L'entrée en vigueur en Italie d'un Manifeste anti-anorexie peu contraignant ne chamboule pas les défilés milanais de prêt-à-porter pour l'hiver prochain qui ont débuté samedi 17 février, au grand regret des griffes pour "femmes rondes" qui auraient aimer s'inviter à l'événement.


Un mannequin présente une création d'Elena Miro collection automne-hiver 2007/2008 à Milan

Fin décembre, le gouvernement italien, la Fédération de la mode italienne et l'association Alta Moda - qui regroupe les couturiers italiens présentant leurs collections à Rome et Milan - ont paraphé un "Manifeste" destiné à "remettre en avant un modèle de beauté sain, solaire, généreux, méditerranéen".

Les seuls points forts du texte sont l'interdiction des défilés aux filles de moins de 16 ans, et l'obligation pour les mannequins de présenter un certificat médical affirmant qu'elles ne souffrent d'aucun trouble alimentaire.

Mais la possibilité d'interdire les défilés aux modèles ayant un indice de masse corporel (IMC) inférieur à 18 (correspondant par exemple à une fille mesurant 1,72 m et pesant 53 kilos) comme c'est le cas en Espagne, n'a pas été retenue dans la version finale du texte italien.

"Imposer un IMC minimum aurait été irrationnel et inapplicable, des jeunes femmes peuvent être maigres et avoir un IMC inférieur à 18 sans pour autant être anorexiques. Nous avons décidé de laisser le médecin juger de l'état de santé des modèles", explique à l'AFP Mario Boselli, président de la Chambre de la mode.


Un mannequin présente une création Elena Miro collection automne-hiver 2007/2008 à Milan

M. Boselli avoue que la mise en oeuvre du Manifeste ne va donc pas beaucoup changer les podiums de Milan, car "nous faisons déjà défiler des mannequins normales, et personnellement, sur les centaines de filles qui défilent chez nous, je n'en ai vu que trois ou quatre qui étaient vraiment très maigres", affirme-t-il.

Si le code anti-anorexie ne va pas bouleverser la physionomie des défilés, il n'ouvrira pas non plus la porte aux griffes destinées aux rondes : Elena Miro, pionnière en la matière, est une nouvelle fois la seule à défiler aux côtés des Gucci, Versace et autres Prada pendant la semaine de la mode.

"Le Manifeste anti-anorexie est plus un événement médiatique qu'un engagement concret", déplore Carlo Bassi, administrateur délégué de la société Expocts et organisateur du salon spécialisé "Plusize" qui expose deux fois par an à Milan une cinquantaine de marques destinées aux femmes "de taille 42 et plus".

"Nous avons essayé de nous insérer cette année dans le programme des défilés milanais mais on nous a répondu qu'il n'y avait plus de place. Nous avons pris acte de cette réponse. Ce sont des choses qui arrivent et qui continueront d'arriver tant que le monde de la mode italienne n'apprendra pas à travailler avec tout le monde", soupire-t-il.

Mais pour Carlo Bassi, il ne faut cependant pas tout mélanger: "les grandes tailles ne sont pas une réponse au problème de l'anorexie, mais répondent à une véritable exigence du marché. Elles sont la simple reconnaissance du fait que les femmes font plus souvent du 40 et plus".


Un mannequin présente une création d'Elena Miro collection automne-hiver 2007/2008 à Milan

En Italie, près de 60% des ventes dans les rayons femme concernent des vêtements de taille 40 et plus.

Près d'une centaine de défilés se déroulent du 17 au 27 février lors de la présentation des collections de prêt-à-porter féminin dans la capitale de la mode italienne.

Par Katia DOLMADJIAN

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