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27 juin 2013
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Le Slow Made, nouvelle valeur référence du luxe?

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27 juin 2013

Pour sa 9e édition, organisée en partenariat avec l'Ifop, le club Luxe Adetem, premier réseau de professionnels du marketing, présentait un concept désormais organisé en mouvement dont on commence à entendre parler: le Slow Made. A l’opposé de l’hyperconsommation, du jetable et de la course effrénée au nouveau produit, un nouveau type de consommation et de production plus responsable, exigeant sur la durabilité comme sur la qualité du produit, serait en train d’émerger… obligeant l’industrie du luxe à s’adapter.

Stéphane Truchi, président du directoire de l'Ifop


Comparable au mouvement du slow food né dans les années 80 en réaction à l’explosion du fast-food, le Slow Made est né de la crise de 2008. "A la crise économique et financière s’est ajoutée une rupture dans les valeurs du consommateur, explique Stéphane Truchi, président du directoire de l'Ifop. A travers les études que nous menons, nous voyons depuis 5 ans une véritable avancée de valeurs autour de l’unité, de la pérennité, du sens que l’on donne à sa consommation, à l’inverse du gaspillage et de la futilité qui pré-existaient."

L’expert donne pour preuve une étude récente réalisée sur les consommateurs de luxe en France, aux Etats-Unis, au Japon et en Chine, montrant que les premiers critères contribuant à la construction de la valeur d’une marque s’installent tous aujourd'hui dans la qualité et la durée du produit. "Ces consommateurs réclament des produits de qualité supérieure, intemporels, exclusifs, représentant un bon investissement et fidèles à leurs valeurs."

Devant ce constat, le Slow Made serait, selon Stéphane Truchi, le signe de l’émergence d’une nouvelle économie, une économie lente, mettant en valeur l’importance du temps passé à faire du beau travail. "Le monde cherche un autre modèle de consommer, de vivre, de se faire plaisir, sans la course à la rapidité, incitant, d'après l'expert, les industriels à fabriquer des objets qui ne sont pas de simples produits, à revenir à des choses dont la durée de vie va dépasser l’existence humaine, une autre manière de promouvoir les métiers d’art en démontrant que l’on peut produire moins et mieux tout en étant innovant."

Organisé en association publique, créée à l’initiative de la manufacture des Gobelins, du Mobilier national et de l’Institut des métiers d’art, soutenu par le ministère de la Culture, les Designers Days et un certain nombre d’entreprises du luxe, le mouvement Slow Made multiplie depuis plusieurs semaines les prises de parole. "Même si certaines entreprises du luxe, -Chanel depuis 1985 et sa filiale de rachat d’ateliers d’art Paraffection, Hermès à travers son Festival des métiers, Gucci avec ses ateliers pop-up dans ses boutiques-, ne nous ont pas attendus pour se mettre au Slow Made, explique Christophe Rioux, directeur du pôle luxe et industrie créative de l’ISC Paris et membre fondateur du Slow Made, notre mouvement souhaite aller au-delà des métiers d’art classiques. Nous militons à la fois pour la stratégie et la rhétorique de l’artisan, pour la considération du luxe comme une industrie créative et culturelle, et pour une nouvelle appréhension de la notion de rapport au temps."

Dominique Barbiery pour Paraffection/Chanel, Daniel Cabalaro pour Piper-Heidsieck et Adeline Lunati, Interior Design Manager pour Lalique, étaient également là pour expliquer comment leurs sociétés ont travaillé et travaillent actuellement pour mettre les métiers d’art au cœur de leur stratégie de marque.


Alexis Chenu

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