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Le PDG de Gucci Group ne néglige pas l'Amérique devant une Chine fantastique

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5 oct. 2005

PARIS, 5 oct 2005 (AFP) - Le PDG de Gucci Group (filiale de PPR), Robert Polet, qui ambitionne de doubler en 7 ans la taille de la marque phare, affirme mercredi dans une interview à l'AFP que si les marchés émergents, à l'instar de la Chine, sont "fantastiques", il ne faut pas négliger le marché américain.


Robert Polet - Photo : AFP

"La Chine est un marché fantastique pour nous, de même que la Russie ou l'Inde", a-t-il déclaré tout en relevant qu'en Amérique, le chiffre d'affaires de la seule marque Gucci avait progressé de 23% au premier semestre.

La marque Gucci réalise actuellement 33% de son chiffre d'affaires en Europe, 24% au Japon, 22% en Asie et 20% en Amérique.

M. Polet a pris en juillet 2004 la tête du groupe Gucci (qui compte aussi Yves Saint Laurent, Balenciaga, Sergio Rossi, Alexander McQueen, Stella McCartney, Boucheron, etc.). Il a indiqué qu'au cours des trois prochaines années, le groupe comptait réaliser 60% de ses investissements en Chine.

Mais, a-t-il expliqué, cette croissance ne passera pas par une offre uniformisée de nos produits dans les pays émergents.

"Les clients ne trouvent déjà pas les mêmes produits dans tous les magasins car nos acheteurs font leur propre sélection. De même, nous avons déjà mis au point une offre différente en terme de coupe", pour s'adapter à la morphologie des différentes populations, a-t-il expliqué.

"Ils attendent les produits les plus mode, avec la qualité la plus grande. Il n'y a pas de compromis sur la qualité. Vous devez respecter ces marchés et travailler de la même manière que sur les autres", a-t-il insisté.

Robert Polet a en outre affirmé ne craignait ni la contrefaçon, ni l'arrivée d'un luxe à la chinoise car, selon lui, un produit Gucci a "une forte personnalité du fait de ses origines italiennes". "La touche italienne c'est ce qui fait la marque. Cela ne se copie pas".

Depuis le lancement de son plan en décembre, M. Polet a entièrement refondé le management avec la nomination de 6 nouveaux PDG de maisons sur 9 et a décidé de décentraliser les décisions.

"Le changement le plus significatif est sans doute dans la structure et la manière de travailler", a-t-il dit. "Chaque marque est autonome si bien que le personnel de chaque branche vit, respire Gucci, Yves Saint Laurent ou Balenciaga".

M. Polet a enfin relevé que le groupe orientait sa stratégie dans trois direction.

Les marques phares qui tirent la croissance du groupe --Gucci, Yves Saint Laurent, Bottega Veneta--, celles à fort potentiel ouvertes vers de nouveaux débouchés (Boucheron, Gucci Group Montres, Saint Laurent Beauté).

Enfin, les marques prometteuses pour l'avenir et qui devraient porter leurs fruits d'ici 2007: Sergio Rossi, Alexander McQueen, Balenciaga et Stella McCartney.

Robert Polet, issu du milieu de l'agroalimentaire et dont l'arrivée dans celui du luxe et du glamour avait suscité l'étonnement, s'est dit par

ailleurs "agréablement surpris" de la place accordée à la créativité dans le luxe, et de "l'influence essentielle du directeur artistique sur une marque, dont il est en réalité le coeur".

Quant à Yves Saint Laurent, la marque française réalise 10% de ses ventes en Asie, 15% au Japon, 26% en Amérique et 49% en Europe. "Je suis convaincu qu'on va y arriver!", a assuré M. Polet.

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