Par
AFP
Publié le
21 déc. 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La seconde jeunesse du Borsalino

Par
AFP
Publié le
21 déc. 2005

ROME, 21 déc 2005 (AFP) - Le chapeau italien n'est plus réservé aux seuls élégants en costume, et porté par des jeunes en jeans, l'accessoire est devenu en quelques saisons un véritable phénomène de mode et a boosté les ventes de l'industrie chapelière de la Péninsule.


L'acteur Johnny Depp pose ses empreintes à Hollywood le 16 septembre 2005 - Photo : Vince Bucci

Borsalino, Barbisio, Guerra, Panizza... de feutre ou de paille, à bord large ou étroit, les chapeaux italiens ont coiffé et coiffent encore dans le monde entier les têtes les plus illustres comme celles de centaines de milliers d'anonymes.

Et après être quelque peu tombé en désuétude ces dernières décennies, le chapeau fait un retour en force dans les défilés et collections de mode, s'imposant depuis quelques saisons comme l'accessoire incontournable.

"Les créateurs et les stylistes proposent tous des chapeaux dans leurs collections, les podiums et les défilés en sont envahis, et on peut vraiment parler de phénomène de mode", explique à l'AFP Paola Motta, responsable de la Fédération italienne des industries du tissu et du chapeau, basée à Milan, capitale de la mode.

Des podiums à la rue, il n'y avait qu'un pas, immédiatement franchi par toute une génération de jeunes adultes qui a adopté le chapeau, prenant pour modèles le rockeur britannique Pete Doherty ou l'acteur américain Johnny Depp.

"Les 20-30 ans représentent actuellement plus de la moitié de notre clientèle", indiquent Rosa et Susi, les deux vendeuses du magasin Borsalino qui surplombe la fontaine de Trévi, au centre de Rome.

"Les jeunes Italiens achètent aussi bien des modèles classiques que des chapeaux un peu sport, style béret. Mais les étrangers, surtout les Japonais, ne jurent que par les modèles les plus classiques en feutre", soulignent-elles.

Fondée en 1857 à Alessandria, petite ville du Piémont, par Giuseppe Borsalino, l'entreprise du même nom, synonyme de l'élégance et de la distinction à l'italienne, est aujourd'hui le leader mondial incontesté dans le secteur du chapeau.

"Ces dernières années, notre chiffre d'affaires a été en constante augmentation, d'environ 10% par an. Et pour célébrer les 150 ans de Borsalino, nous devrions réaliser notre objectif de doubler le chiffre d'affaires, en passant de 20 millions d'euros en 2004 à 40 millions en 2008", souligne Elisabetta Treggiani, directrice marketing de l'enseigne.

"Les jeunes adorent porter nos modèles classiques avec des jeans, pour avoir un look décalé", explique-t-elle.

"Mais ce phénomène concerne plus les hommes que les femmes, même si elles commencent à s'y mettre. Nous avons mené une étude qui a montré que les femmes se sentent plus sexy lorsqu'elles mettent un chapeau, et les hommes nous ont confié se sentir particulièrement attirés par une femme qui en porte un", raconte Elisabetta Treggiari.

En Italie, l'industrie chapelière emploie 3.400 salariés et affiche un chiffre d'affaires annuel de 147 millions d'euros. 60% de la production est exportée, selon l'institut national de la statistique.

Et si la plupart des 240 entreprises du secteur sont bénéficiaires, une vingtaine d'entre elles se sont cependant regroupées au sein d'un consortium, "Hats Italian Style", afin de promouvoir leur production mais aussi d'être plus forts face à la concurrence venue notamment d'Asie.

Borsalino, pour sa part, n'a pas d'inquiétude à se faire: depuis plusieurs décennies, l'entreprise détient la moitié du marché des chapeaux religieux.

Sur les 250.000 chapeaux de feutre noir qu'elle vend chaque année, 77.000 sont destinés à la communauté juive orthodoxe, pour laquelle elle fabrique un modèle spécial, avec une bordure de 9 cm au lieu des 6 cm classiques.

Par Katia DOLMADJIAN

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.