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La Samaritaine: deux enquêtes questionnent le contexte social au sein du grand magasin

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24 déc. 2021

Ce sont deux enquêtes que n'attendait pas la direction de DFS, qui opère La Samaritaine. Coup sur coup deux articles de l'Humanité et Médiapart viennent de donner la parole à plusieurs salariés du grand magasin parisien, rouvert en juin 2021.


Le 23 juin 2021, le grand magasin a rouvert ses portes - La Samaritaine



En pleine période commerciale phare des fêtes de fin d'année, les deux médias dépeignent un portrait qui questionne sa politique de ressources humaines.

Les personnes citées présentent un contexte managérial dégradé dans lequel les médias décrivent "un personnel apeuré, en arrêt maladie ou sur le départ". DFS, filiale du géant du luxe LVMH, assure de son côté que les situations décrites ne représentent pas le contexte général de la société. Contactée par FashionNetwork.com, l'entreprise met en avant qu'elle a recruté plusieurs centaines de personnes pour la réouverture de La Samaritaine et compte aujourd'hui 650 salariés, dont 590 CDI, et revendique "un profond respect des personnes et de l’environnement de travail ainsi que par une politique RH ambitieuse faisant de la diversité et de l’inclusivité des équipes l’un de ses piliers".

Les témoignages de Médiapart et l'Humanité recueillis auprès de plusieurs salariés, la plupart présentés par des prénoms modifiés hormis pour Jean-Michel Remande qui est vendeur et responsable CGT, décrivent pour leur part des méthodes de management, qualifiées parfois de "harcèlement", en particulier de la part de floor managers du grand magasin.

Les deux enquêtes ont notamment relevé que certains managers du niveau Beauté au -1 du grand magasin étaient identifiés sur ces questions relationnelles. Les témoignages décrivant des relations "paternalistes", du "harcèlement" et des tensions au sein du magasin.

Par rapport à ce contexte, la direction de DFS a précisé à FashionNetwork.com que "La Samaritaine demeure particulièrement attentive aux conditions de travail et à la protection de la santé de tous ses collaborateurs et conteste ces allégations sans fondement ne reflétant, ni ses valeurs, ni ses convictions, ni la réalité du climat social réel et perçu au sein du magasin. Surtout, ces allégations émanant de quelques situations individuelles très particulières ne correspondent en rien à la réalité de la situation vécue au quotidien par les collaborateurs. S’agissant de ces situations individuelles isolées, qui peuvent exister comme n’importe où ailleurs et ce quel que soit le secteur d’activité, elles sont traitées avec dialogue, professionnalisme et dans le respect du droit de toutes les personnes".

Les salariés cités par Médiapart pointent aussi les conditions salariales des équipes de vente, avec des salaires, commissions comprises, qui seraient de l'ordre de 1.600 euros nets. Des commissions dont la méthode de calcul aurait été revue deux fois à la baisse depuis l'ouverture de juin, générant des rémunérations moindres et de fait des frustrations.

De son côté la direction de La Samaritaine a assuré à Médiapart que sa politique sur les commissions a justement pour objet de "maintenir une équité de traitement parmi les conseillers de ventes, tous secteurs confondus".

Le groupe précise également que depuis son ouverture La Samaritaine a accusé 46 démissions, dont plus d'un tiers seraient liées à des choix de salariés pour quitter la région parisienne. Un nombre de départs qui représenterait 7% de ses équipes. A noter qu'en France, un taux de rotation du personnel entre 5% et 10% est considéré comme faible, selon l'Insee.

Bien que la direction souligne la mise en avant par les médias de cas isolés, la description de ce contexte véhicule un buzz négatif autour de La Samaritaine, loin de l'image idyllique et glamour du grand magasin, tel qu'il a récemment été présenté dans la série phare de Netflix Emily in Paris.
 

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