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La justice enquête sur une entente présumée entre Nike et le Paris SG

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29 sept. 2005

PARIS, 29 sept 2005 (AFP) - Les juges en charge de l'enquête sur les transferts douteux du Paris SG (L1 de football) vont enquêter sur un système présumé occulte de rémunération complémentaire de joueurs entre l'équipementier sportif Nike et le club.

L'enquête des juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset sur des commissions occultes présumées versées à l'occasion de transferts de joueurs du PSG entre 1998 et 2003 pourrait désormais jeter une lumière crue sur la rémunération des joueurs.

Le parquet de Paris a en effet élargi mercredi l'enquête des juges à des qualifications de "faux et usage de faux, travail dissimulé, et complicité de ces délits" pour des faits compris entre 2000 et 2005, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Ce réquisitoire définitif, demandé par le juge van Ruymbeke le 14 septembre, fait suite aux conclusions d'un audit interne de Vivendi Universal, propriétaire du club via sa filiale Canal+ et partie civile dans le dossier.

Selon le rapport d'audit remis en mai aux enquêteurs de la Division nationale des investigations financières (Dnif), un système illégal de rémunération complémentaire des joueurs aurait été mis en place par le PSG avec son parraineur, l'équipementier sportif Nike.

Le système présumé est relativement simple: le club de la capitale aurait demandé à Nike de verser des compléments de salaires à certains joueurs, ce qui permet au PSG de payer moins de charges sociales et aux joueurs moins d'impôts.

Nike, pour rentrer dans ses fonds, aurait de son côté facturé des amendes au club pour non-respect des obligations du contrat à l'image.

La justice soupçonne que ces pénalités ne correspondent pas à de véritables entorses au contrat et dissimulent en fait les remboursements par le PSG des compléments de salaires versés par Nike.

Un ancien responsable financier du club, Rodolphe Albert, salarié du club entre 1997 et 2005, a corroboré ces accusations devant les enquêteurs et dans plusieurs interviews à la presse mercredi et jeudi.

Selon ses propos rapportés par le Figaro, "à partir de 1998, le club a fraudé le fisc et l'Urssaf pour un montant de près de 4 millions d'euros par an".

M. Albert fait l'objet d'une enquête préliminaire, le club lui reprochant d'avoir détourné des fonds à son profit en utilisant le chéquier du club.

"Il essaie de se racheter une impunité mais c'est absurde. Il n'apprend rien. Ce qui m'étonne c'est que lui-même a participé à ce genre de pratiques", a pour sa part réagi l'avocat du PSG, Me Jean-Paul Lévy.

Les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset enquêtent depuis le 3 janvier sur les malversations présumées à l'occasion de transferts de joueurs du PSG. Cette enquête porte sur plusieurs dizaines de transferts pendant la période 1998-2003.

Ils ont dans un premier temps entendu comme témoins assistés les anciens présidents du club Michel Denisot, Charles Biétry, Laurent Perpère et Francis Graille. Ils ont ensuite procédé à deux séries de perquisitions chez les agents de joueurs.

Leur enquête a depuis été élargie à des montages suspects sur des transferts de joueurs via un club partenaire du PSG, le Servette de Genève, qui a depuis été mis en faillite.

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