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26 mars 2010
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La façon française, un micro secteur stratégique

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26 mars 2010

Le secteur des façonniers est constitué d'un tissu de PME, voire de très petites entreprises de moins de 20 salariés, pour la plupart familiales  ; les trois-quarts emploient moins de 50 salariés. Aujourd'hui, le secteur compte moins de 250 entreprises, dont la moitié travaille pour les marques de luxe, pour un chiffre d'affaires cumulé de 160 millions d'euros. En dépit de ces chiffres modestes, il demeure un maillon stratégique du luxe à la française et de son image à l'étranger.

Les effectifs de ces entreprises atteignaient 6.000 personnes à fin 2008. Un an plus tard, 1.000 emplois ont disparu dans la filière.

Dans son rapport « Un Plan pour la Façon Française » (2009), Clarisse Perotti-Reille fait remarquer que l'un des principaux déséquilibres existants entre les donneurs d'ordre et les façonniers réside dans la différence de valeur ajoutée par personne : la valeur étalon passe ainsi de 21.000 euros en moyenne pour les façonniers à 76.000 euros pour les donneurs d'ordre.

« L'argument selon lequel le coût des façonniers français serait trop élevé et constituerait un problème sérieux aux donneurs d'ordre s'avère largement exagéré » explique la chargée de mission auprès du Ministre de l'Industrie qui établit que le coût de la façon représente en moyenne 7,5% du prix de vente final. Au sein du groupement des façonniers, on résume plus prosaïquement que la façon française coûte « 10 » pour un prix consommateur de « 100 » en soulignant que l'Italie reste attrayante aux yeux des donneurs d'ordre en pratiquant des prix autour de 8...

Dans ce contexte, les maisons Chanel et Hermès se sont distinguées il y a quelques années en prenant des participations chez leurs sous-traitants, des petites entreprises de haute façon très qualitatives. Chanel a ainsi créé une filiale baptisée Paraffection qui regroupe notamment l'atelier de broderie Lesage, le plumassier Lemarié, le bottier Massaro, le chapelier A. Michel, le parurier Desrues, le fabricant de fleurs en tissu Guillet et l'orfèvre Robert Goosens. De son côté, Hermès a pris des participations dans les soies Perrin, le bottier John Lobb, et les cristalleries de Saint-Louis .

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