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27 sept. 2022
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La Fashion Week de Paris débute avec la mode débridée de Weinsanto et Maitrepierre

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27 sept. 2022

La Semaine milanaise tout juste achevée, après un saut à Londres pour le show de Burberry, le marathon de la mode se poursuit à Paris. Lors de la soirée d’ouverture, lundi, la créativité s’est déchaînée avec les défilés débridés de Victor Weinsanto et d'Alphonse Maîtrepierre, deux nouveaux noms prometteurs, qui revisitent en toute liberté les codes de la couture.
 

Un look printemps-été 2023 - Weisanto


Coïncidence, l’un comme l'autre ont été adoubés par Jean Paul Gaultier chez qui ils ont fait leurs classes, et certains éléments de "l’enfant terrible de la mode" pouvaient se percevoir en filigrane dans les deux collections. A l’instar du corset, signature de Weinsanto, qu’il retravaille et propose en mini robes bustiers de coton ou satin, lacées sur le devant et dans le dos. On notait aussi certains accessoires communs aux deux collections, comme ces gants glamour en tulle transparent.
 
Avec son sens de la scène, Victor Weinsanto a concocté dans les locaux du 35-37, le hub créatif de Dover Street Market, une véritable parade, accueillant sur son podium amis stylistes et performeurs du monde LGTB et des nuits parisiennes. Les drag queen Paloma et "La Grande Dame", en complet camel qui se dézippe et déboutonne, sont de la partie, ainsi que l’artiste et créatrice de mode australienne Michaela Stark, qui s’affiche quasiment toute nue sous un fin voile transparent, le corps saucissonné et ficelé par une longue natte. La pulpeuse Allanah Star, ex-meneuse de revue, s’affiche quant à elle en déshabillé couleur chair.
  
Les copains stylistes aussi sont venus en renfort. De noir vêtu, avec un livre à la main, et une immense sculpture métallique suspendue au-dessus de sa tête, via des fils de fer harnachés à son torse, Charles de Vilmorin, le jeune directeur créatif de la maison Rochas, ne passe pas inaperçu. Tout comme Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, le duo à la tête du label Egonlab, qui déboulent en s’embrassant, main dans la main, l’un avec une cote de maille enfilée sur une jambe de pantalon et l’autre dans une salopette blanche bordée de boutons pression entièrement décomposable, tandis que l’on repère aussi Vincent Pressiat, autre jeune prodige de la scène mode parisienne.

L’ambiance est à la fête avec des personnages hauts en couleurs, de la bimbo nymphomane au sein dénudé, la jupe fendue jusqu’en haut de la cuisse aux silhouettes baroques, en robes à paniers d’antan, revues en version asymétrique avec la cage en osier à moitié découverte. Ne manquent guère à ce vestiaire extravagant les accessoires surdimensionnés, tels ces sacs rigides oblongs ou triangulaires comme un parapluie, et ces immenses coiffes réalisées à partir de plusieurs dizaines de mètres de tulle se dressant en éventail au-dessus de la tête.
 

Peau d'âne se modernise pour l'été prochain - Maitrepierre


On retrouve cette même envie de s’amuser chez Alphonse Maitrepierre, mais avec une touche de poésie en plus. Le jeune créateur s’est inspiré pour le printemps-été 2023 du conte de Peau d’âne et du célèbre film de Jacques Demy, mais là encore de manière détournée. Ainsi, l’âne a disparu et laissé place à un cheval recrée dans un tissu fleuri, qui se porte en cape ou châle sur une combinaison moulante assortie du même motif. La gueule du cheval se retrouve aussi dans la forme des sacs à main.
 
La robe "couleur temps" du célèbre conte de fée est en réalité un joli ensemble pantalon bleu ciel laissant voir le ventre et celle "couleur du soleil", une longue robe fluide en soie dorée. Le modèle de la robe féérique avec son décolleté balconnet vol en éclat dans un esprit plus moderne et presque sportswear. Ultra courte, elle se transforme presque en top.
 
Le designer alterne des tenues sportives moulantes et d’autres très structurées, créant de nouveaux volumes, notamment à travers des vestes courtes évasées ou remodelées et légèrement cintrées. Il s’amuse aussi à faire glisser le vêtement sous les épaules, -parfois ce sont juste les bretelles qui tombent, pour recréer la silhouette de Peau d’âne se couvrant de sa pelisse. "Je pars toujours de vieilles archives pour recréer quelque chose de contemporain. Ici, j’ai voulu réécrire l’histoire à ma manière", glisse le styliste en backstage.

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