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L'Oréal : le procès Bettencourt scrute les avalanches de dons de la milliardaire à Banier

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2 févr. 2015

Des donations, des chèques, des oeuvres d'art, par centaines de millions: le procès Bettencourt a scruté lundi à Bordeaux les avalanches de cadeaux de l'héritière de L'Oréal à son confident François-Marie Banier, depuis les années 1990, bien avant que la milliardaire ne perde ses facultés de discernement.

François-Marie Banier et son avocat au procès Bettencourt - AFP


Le tribunal correctionnel a aussi reçu lundi le résultat d'une expertise médicale sur Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt et témoin-clef de l'accusation. En « bonne santé » mais sujette à « des tensions anxio-dépressives » et un « stress » lié à l'affaire, Claire Thibout pourrait être entendue par visio-conférence, mais venir témoigner à Bordeaux « pourrait être préjudiciable à sa santé », souligne l'expertise. Le tribunal a indiqué qu'il prendrait sa décision ultérieurement sur la question.

Ce sixième jour d'audience a patiemment examiné les actes notariés passés depuis 1997, parfois plusieurs fois par an, chez Jean-Michel Normand, notaire de la milliardaire, lui-même prévenu au procès. Des actes qui donnent le tournis : un chèque de 17 millions de francs (3,2 millions d'euros) ici, de 11 millions (2,23 millions d'euros) là, ou encore un acte en 2001 attestant la donation de douze tableaux (dont Matisse, Picasso, Braque, Léger) totalisant 126 millions de francs (24 millions d'euros environ).

« Quand j'entends ces chiffres, c'est énormément de vertige », a convenu lui-même François-Marie Banier, aux souvenirs et explications fluctuants sur les circonstances des dons. Mais à la conviction constante que Liliane Bettencourt « était une femme extrêmement généreuse, extrêmement reconnaissante, qui avait envie de partager cela avec moi ». « Elle a donné à beaucoup d'autres gens... », assure le photographe, poursuivi pour « abus de faiblesse » et « blanchiment » portant sur plus de 400 millions d'euros au total.

« J'ai une fortune qui me permet de faire ceci », lui disait depuis longtemps Liliane Bettencourt, a encore affirmé François-Marie Banier, qui était à la fois son confident et conseiller artistique, et qui achetait parfois pour elle des oeuvres d'art. D'où les dons de tableaux qui, selon lui, étaient « notre cheminement artistique à tous les deux ».

Le tribunal a ensuite interrogé François-Marie Banier sur les dons intervenus après fin 2006, date à laquelle la vieille dame souffrait, selon une expertise ultérieure, de « démence mixte » et se trouvait donc en état de faiblesse. Réponse de l'artiste : son amie milliardaire était, malgré une hospitalisation, alors « parfaitement bien ». « Absolument, je le jure », répond-il au président qui insiste, reconnaissant toutefois de brefs trous de mémoire.

Dix hommes sont jugés à Bordeaux jusqu'au 27 février pour abus de faiblesse, blanchiment ou recel, soupçonnés d'avoir profité à des degrés divers de la vulnérabilité de la richissime héritière de L'Oréal, 11e fortune mondiale. Qui aujourd'hui, à 92 ans, et sous tutelle, est absente du procès.

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