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24 juil. 2019
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Kidur se relance pour durer

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24 juil. 2019

Kidur revient pour faire honneur à son nom et à son slogan : « Kidur, le tissu  qui dure. Résiste à l’usure. » A l’origine fabricant de tissus dans les années 30, cette marque de vêtements de travail a connu son heure de gloire dans les années 1960 et 1970, habillant, entre autres, le personnel de la SNCF et des usines Renault, avant de subir de plein fouet les années 1980 et ses nouvelles contraintes. Elle fait aujourd’hui son retour.


Chemise en coton bio, tissée, teinte et fabriquée en France - DR


En 1988, l’entreprise avait dû déposer le bilan. Un groupe de cadres avait repris l’activité de confection sous l’entité Confection des Deux Sèvres, C2S, après avoir mis fin à l’activité de tissage. En quelques années, C2S est devenu l'un des leaders européens de la chemise sur-mesure et un fabricant de vêtements en petites séries, en chaîne et trame, pour des marques de luxe et haut de gamme.

Rentré chez C2S comme stagiaire il y a une vingtaine d’années, Alexandre Clary a gravi les échelons jusqu’à occuper des postes de direction. Il en est devenu le nouveau propriétaire en octobre dernier avec son épouse, Muriel. « Chez C2S, nous vivions entouré de Kidur. Les archives de la marque sont très riches et plus le temps passait, plus je me disais qu’elle avait un vrai potentiel et une légitimité. C’est pour ça que j’avais envie de la relancer », indique-t-il.

Quand il croise le chemin du spécialiste du vintage Gauthier Borsarello (il a notamment signé une collaboration cet été avec Chevignon, ndlr), ce dernier s’emballe à l’idée de donner un nouveau souffle à cette marque prisée des amateurs de vieux vêtements de travail. « Chez C2S, nous savons produire. Nous connaissons les produits, les matières, mais j’ai nommé Gauthier Borsarello directeur artistique pour construire l’identité et le discours de marque », ajoute le dirigeant de C2S et Kidur.


La marque soigne ses emballages - DR


Pour le moment, la collection, dédiée à l’homme, présente un manteau, des vestes, des chemises, des sweats, un sac et un bob. Tout est fabriqué dans les Deux-Sèvres, à Courlay, près de Bressuire, avec des tissus français (40 %) et japonais (60 %). A terme, la marque souhaite obtenir une plus grande reconnaissance pour s’approvisionner davantage chez les tisseurs français, l’objectif étant de « s’ancrer dans un cercle le plus vertueux possible » non tributaire des saisons ni des soldes. La gamme de prix démarre à 105 euros pour une chemise à manches courtes en coton bio et grimpe jusqu’à 290 euros pour un pardessus façon « manteau de peintre ».

Kidur a lancé son e-shop à la fin de l’année dernière. Dans un premier temps, la marque souhaite se concentrer sur ses ventes en ligne et envisage, à moyen terme, d’avoir quelques revendeurs, notamment au Japon, et d’ouvrir un magasin à Paris. Alexandre Clary tient à préciser : « Nous ne vendrons pas la marque dans un circuit wholesale traditionnel. Nos capacités de production sont limitées, même si elles pourront augmenter un peu, mais l’essentiel de notre activité demeure la confection réalisée par C2S. Kidur est vouée à rester une marque rare. »
 

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