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Garnier et Adecco poursuivis en appel pour discrimination

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14 mai 2007

Le fabricant de produits de beauté Garnier, du groupe L'Oréal, ainsi que la société de travail temporaire Adecco et l'une de ses filiales, doivent comparaître mardi 15 mai devant la cour d'appel pour discrimination raciale à l'embauche, après avoir été relaxés en première instance.


Laurent Dubois, directeur général pour la France des laboratoires Garnier, le 19 mai 2006 à Clichy, au siège du groupe l'Oréal, maison mère de Garnier
Photo : Jacques Demarthon/AFP

L'association SOS Racisme ainsi que le parquet de Paris avaient interjeté appel du jugement rendu le 1er juin 2006 par la 31e chambre du tribunal correctionnel de la capitale qui avait mis hors de cause les trois sociétés, jugées en tant que personnes morales ainsi que trois de leurs cadres.Tous étaient poursuivis pour « discrimination en raison de l'origine, de la nationalité ou de l'ethnie » et « refus d'embauche » lors d'opérations promotionnelles.

Les faits reprochés remontaient à 2000 et concernaient le recrutement d'animatrices pour des opérations de promotion de produits capillaires fabriqués par Garnier.

Districom, filiale d'Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax adressé à sa maison-mère que les animatrices devaient être "BBR" (bleu, blanc, rouge). L'auteur de ce document interne avait expliqué à l'audience, en première instance, qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle" mais avait réfuté le moindre racisme.

Il s'agissait simplement d'une consigne pour recruter des personnes sachant « s'exprimer correctement" en français, avait expliqué cette directrice adjointe de Districom, Thérèse Coulange.

SOS Racisme avait au contraire fait venir à la barre des employés de Districom, selon lesquels « la consigne "BBR" signifiait "pas d'étranger"» . L'association avait également fait état de relevés statistiques montrant qu'entre deux opérations promotionnelles en mai et septembre 2000, le pourcentage d'animatrices "non BBR" était passé de 38,7 % à 4,65 %.

Dans sa décision, le tribunal a toutefois jugé que les faits de discrimination n'étaient pas établis.

« Aucune parmi les personnes entendues n'avait, en définitive, assisté personnellement à une sélection ayant pu être discriminatoire » et « les poursuites ont été engagées à partir de suppositions et d'approximations ne pouvant caractériser l'élément matériel devant soutenir la culpabilité des prévenus », avaient estimé les juges de première instance.

« Au vu des informations en notre possession, nous demeurons en mesure de réfuter fermement l’accusation de discrimination portée contre notre filiale. Ces allégations sont totalement infondées et incompatibles avec l’éthique de L’Oréal et les valeurs que ses collaborateurs mettent chaque jour en pratique, partout dans le monde », se défend L'Oréal dans un communiqué.

(Avec AFP)

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