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France : vers une croissance de 1,3 % pour 2019, selon l'Insee

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20 juin 2019

La croissance de l’économie française devrait continuer d’évoluer cette année au rythme de 0,3 % par trimestre, soutenue notamment par les dépenses des ménages même si leur accélération attendue n’a pas reflété à ce jour la nette hausse de leur pouvoir d’achat, prédit l’Insee.


L'Insee table sur une croissance de 1,3 % en 2019 - REUTERS/Gonzalo Fuentes


Pour sa première estimation du PIB français 2019 publié jeudi, l’institut table sur 1,3 %, un niveau en ligne avec les attentes des organisations internationales (Commission européenne, FMI et OCDE) et légèrement inférieur aux ambitions du gouvernement (1,4 %).

Il marquerait un ralentissement certain par rapport à la hausse de 1,7 % enregistrée en 2018, mais moins prononcé que pour l’Allemagne et l’Italie, les prévisions se situant autour de 0,6 % et 0,1 % respectivement pour ces deux pays exportateurs plus exposés à la dégradation de l’environnement international.

Pour la France, cette prévision de 1,3 % repose sur une croissance régulière de 0,3 % chaque trimestre dans le sillage de sa performance de l’hiver, l’Insee revoyant en baisse au passage son anticipation pour le 2e trimestre qui se situait auparavant à +0,4 %.

Dans les faits, l’économie française tourne autour de 0,3 % de croissance par trimestre depuis début 2018 « et on continuera sur cette lancée cette année », déclare Julien Pouget, chef du département conjoncture de l’Insee.

Si le commerce extérieur a contribué de façon substantielle au 1,7 % enregistré l’an passé, cela ne devrait pas être le cas en 2019, avec une croissance que l’Insee voit uniquement tirée par la demande intérieure, au premier chef la consommation des ménages.

Taux de chômage en baisse

Celle-ci progresserait de 1,3 %, soit plus qu’en 2018 (+0,9 %) mais bien moins que leur pouvoir d’achat, attendu en hausse de 2,3 % - un pic depuis 2007 -, grâce aux diverses mesures de soutien prises par le gouvernement, dont celles adoptées en urgence en décembre en réponse au mouvement des « gilets jaunes », et à une inflation contenue.

L’Insee reconnaît que l’accélération de la consommation début 2019 (+0,4 % au 1er trimestre) n’a pas été à la hauteur de ses attentes. Pour l’expliquer, l’institut n’exclut un certain « attentisme » des consommateurs qui se reflète dans la hausse de leur taux d’épargne (à 15,3 % au 1er trimestre) et relève au passage que la France n’est pas le seul pays où ce phénomène se produit.

Pour la suite, il table sur une consommation qui continuerait de croître au même rythme d’ici fin 2019, les Français lissant l’impact sur leur consommation des fluctuations de pouvoir d’achat.

Dans le même temps, la croissance bénéficiera aussi d’un investissement des entreprises toujours dynamique.

Et elle suffira, selon l’Insee, pour accentuer le dynamisme des créations d’emploi, avec un solde net de 241 000 prévu cette année à la faveur d’un début 2019 très fort sur ce point, après 182 000 en 2018.

Avec le ralentissement tendanciel de la population active, le taux de chômage sera alors en mesure de reculer de l’ordre de 0,1 point par trimestre pour s’établir à 8,3 % en fin d’année (contre 8,8 % fin 2018).

Dans l’environnement actuel, « une croissance de 1,3 % par an permet de faire baisser le taux de chômage d’un demi-point par an », soulignent les économistes de l’institut.

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