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8 mars 2019
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Ester Manas se structure et lance sa ligne à taille unique

Publié le
8 mars 2019

Les projets se concrétisent et s’accélèrent pour Ester Manas. Finaliste du Festival de Hyères l’an dernier, la jeune styliste de 26 ans s’était fait remarquer avec sa collection « Big again » exaltant la beauté des femmes en chair et avait remporté la dotation des Galeries Lafayette, avec qui elle a réalisé une collection capsule qui sortira le 28 avril. Une expérience qui a marqué le point de départ pour repenser son projet mode.


Un modèle à taille unique dessinée par Ester Manas pour les grands magasins - Galerie Lafayette


Baptisée « Make fashion big again », la collection pour l’enseigne se développe autour d’une série de pièces à taille unique pouvant habiller une femme du 34 au 50. Un vêtement intelligent qui s’adapte au plus grand nombre grâce à des systèmes de serrage, des matières spéciales, ainsi que des coupes et des structures spécifiques s’appuyant sur des jeux de laçages, ceintures, boutons et autres drapés.

« Le principe de la taille unique, que j’ai appliqué aux Galeries Lafayette, est devenu l’ADN de ma marque. Non seulement cela permet de proposer un produit inclusif s’adressant à toutes, mais c’est également une mode durable au premier degré, car elle génère beaucoup moins de gaspillage, aussi bien pour nous dans la production que pour les détaillants qui n’auront pas le problème des tailles, sans oublier la cliente finale qui va trouver un vêtement adaptable à tous âges capable de l’accompagner sur le long terme », s’enthousiasme Ester Manas, qui a intégré pour la première fois cette saison le showroom soutenu par le Défi et opéré par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode.

La jeune femme, qui s’est d’abord intéressée à l’art, débutant son cursus aux Ateliers de Sèvres, a ensuite bifurqué vers la célèbre école de mode de Bruxelles de La Cambre, faisant ses classes chez Balenciaga, Paco Rabanne ou encore chez la créatrice belge Annemie Verbeke et Acne Studios.


Balthazar Delepierre et Ester Manas - ph Dominique Muret


Début janvier, elle a décidé de se structurer en créant une société paritaire, basée entre Bruxelles et Paris, avec Balthazar Delepierre (25 ans), qu’elle a rencontré à La Cambre, où il a étudié la typographie. Ce dernier a monté, comme designer et directeur artistique, une agence spécialisée dans l’image et l’identité de marque, et travaille avec Ester depuis des années.
 
La marque a présenté pour l’automne-hiver 2019-20 une collection truffée de trouvailles. Les plis d’une robe permettent à chaque personne « de composer son porter, sa propre silhouette ludique », souligne Ester Manas. Un système de lichettes internes et une double ceinture munie d’un passepoil consentent d’ajuster une jupe portefeuille.

Une série de boutonnières cousues au niveau de la taille aide à trouver le juste boutonnage, tout en donnant un twist à une chemise. Ailleurs, ce sont les boutons pression qui opèrent la magie, tandis qu’un cordon de serrage va élargir ou froncer l’épaule d’une parka selon l’envie et les besoins. Grâce à des coutures élastiques, un top en lurex et élasthanne sied aussi bien à une femme avec peu de seins ou à la poitrine généreuse.


Deux modèles réglables signés Ester Manas - ph Dominique Muret


« En fait, il y a toutes sortes de porter possibles. Nous nous servons des contraintes, nous obligeant à passer du 34 au 50, pour construire les vêtements », résume la créatrice, qui affiche aussi son engagement durable. L’ensemble de la collection est produit à Bruxelles par les travailleurs sociaux de l’association Mulieris, qui promeut un projet d'insertion socioprofessionnelle. Quant aux lainages, ils sont fabriqués à partir des déchets d’une usine dans le Tarn.

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