En mai, lourde chute des ventes pour les enseignes de mode en France

Auteur :

Marion Deslandes

Publié le
2 juin 2023

Coup d'arrêt pour les enseignes de mode sur le marché tricolore. Au mois de mai 2023, leur activité en magasins a subi une baisse de 10,3% comparé à mai 2022, livre le panel Retail Int. pour l'Alliance du commerce, qui compile les chiffres d'une soixantaine d'enseignes (plus de 10.000 magasins). "Une très mauvaise performance", qui s'explique selon l'organisation par une météo défavorable n'ayant pas incité les achats, et par les quatre jours fériés et week-ends prolongés "qui ont accentué les arbitrages des consommateurs en faveur des secteurs des loisirs et de la restauration". Elle cite aussi l'effet calendaire défavorable de la fête des mères, qui tombe en juin cette année, et le très bon historique de mai 2022.

 
Selon l'Alliance du commerce, compte tenu de la hausse des prix des produits manufacturés (+4,1% en un an selon l'Insee), la baisse des volumes vendus serait encore inférieure de 5% à la chute des ventes en valeur.

Concernant les différents types d'emplacements, l'activité des boutiques implantées en ZAC et retail parks a connu la plus forte baisse des ventes le mois dernier (-15,4%). Les magasins sur rue (8,9%) affichent un recul un peu moins important, tout comme les centres commerciaux de périphérie (-7,8%) et de centre-ville (-6,2%). Une seule évolution positive, celles des outlets (+1,3%).

Au global, la fréquentation des points de vente des enseignes de mode a fléchi de 11,9% comparé à mai 2022.

Dans le même temps, les ventes en ligne des distributeurs de mode ne leur ont pas apporté de baume au cœur. C'est une chute record de 11% (vs 2022) qui a été enregistrée en mai. "Pour la première fois depuis le début de l’année, le web affiche une performance négative, en phase avec la baisse générale de l’activité dans le secteur", note l'Alliance du commerce, qui représente au global 27.000 magasins et 180.000 salariés dans le secteur de l’équipement de la personne.

Avec ce mois de mai en tous points compliqué, le cumul des cinq premiers mois de l'année passe en négatif, à -0,8% par rapport à la période de janvier à mai 2022. "Cette mauvaise performance a mis fin au rattrapage de l’activité, même léger, observé depuis le début de l’année. Au-delà du chiffre d’affaires, les volumes de produits vendus régressent, marquant des signaux inquiétants pour notre marché. Cette situation aggrave les difficultés de nombreuses enseignes qui doivent assumer également une hausse de leurs coûts de production et d’exploitation", s'alarme Yohann Petiot, le directeur général de l'organisation.