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Donatien Levesque du Rostu, la "haute couture" de la chasse à courre

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8 déc. 2005

SAINT-CYR (Vienne), 8 déc 2005 (AFP) - Loin de l'agitation du milieu de la mode, seul dans son atelier installé dans la campagne poitevine, Donatien Levesque du Rostu dessine et confectionne des tenues sur mesure pour la chasse à courre. C'est l'un des deux tailleurs pour la vénerie en France.


Donatien Levesque, dans son atelier à Saint-Cyr
Photo : Alain Jocard (AFP)

Passionné de chasse à courre, attiré par la couture, le veneur de 33 ans a réuni ses deux passions et ouvert en juin 2004 son atelier à Saint-Cyr, village de 1.300 habitants. Son seul confère est une maison établie à Paris depuis 40 ans.

Entouré de photos de chasses et de têtes de cerf, ce père de trois enfants confectionne des gilets, des culottes, des vestes et des ceinturons pour les grandes véneries. Ses tissus viennent des grandes maisons françaises mais également anglaises et espagnoles.

"Je me suis dirigé vers le haut de gamme avec des tissus de qualité et des coupes classiques. J'essaie même de revenir à ce qui se faisait au XIXè siècle avec notamment des coupes amples", explique le couturier, qui a appris à coudre à l'école, dans les cours d'éducation manuelle, où il montrait alors une certaine adresse.

"Etudiant, ayant peu d'argent, j'ai commencé par me confectionner mes tenues en retravaillant d'anciennes vestes, culottes. J'ai poursuivi pour la famille, les amis. Et un jour, j'ai décidé d'en faire mon métier", raconte Donatien Levesque du Rostu. Ses grands-parents possédaient un équipage entre les Deux Guerres. Aujourd'hui, il chasse le cerf une à deux fois par semaine.

Il quitte son emploi de commercial et suit pendant quatre mois les cours de l'Académie internationale de coupe à Paris. "J'ai appris à faire les patrons, la principale difficulté dans le +sur mesure+". Il reprend ensuite l'activité d'un maître-tailleur à la retraite dans l'Indre puis déménage en Poitou, sa région, pour se consacrer pleinement à la vénerie.

Depuis, les quatre machines à coudre achetées d'occasion piquent cuirs et velours. De nombreux ceintres portent les tenues en cours de confection. Le carnet de commandes est rempli. "On compte 400 équipages en France, cela correspond à environ 1.000 pratiquants actifs, cavaliers et personnes à pied. Et il y a une demande pour le haut de gamme", note le couturier.

Pour une veste sur mesure, il faut compter 1.000 euros, une culotte 300 et un gilet ente 200 et 300. "Une veste sur mesure demande 35 à 40 heures de travail, une culotte et un gilet 15 heures environ. Un travail soigné avec des tissus nobles qui assurent un bien-être au chasseur et une longévité au vêtement", souligne l'artisan.

"Je n'ai pas choisi ce métier pour l'argent, mais pour rester en contact avec ma passion. Et j'ai le plaisir de rencontrer, quand je vais à une chasse à courre, mes clients portant mes tenues", conclut avec fierté Donatien Levesque du Rostu.



Par Didier BEYNAC

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