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23 févr. 2009
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Des distributeurs européens épinglés par la "Clean Clothes Campaign"

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23 févr. 2009

Cinq distributeurs européens de premier rang sont pointés du doigt par le réseau international de syndicats et ONG "Clean Clothes Campaign" (CCC), qui les accuse de pousser les fournisseurs à outrepasser le droit du travail en dépit de la lutte affichée des enseignes contre celui-ci.



« Alors que leurs profits croissent d’année en année, les enseignes majeures de la grande distribution comme Carrefour, Wal-Mart, Tesco, Aldi et Lidl continuent, sous couvert de prix bas, de contribuer aux violations des droits des travailleurs employés dans les usines qui produisent leurs vêtements (…) », explique le collectif. « Par leur taille et la pression déraisonnable qu’ils exercent sur les prix, les grands distributeurs induisent des coûts élevés supportés par des millions d’ouvriers à travers le monde, en grande majorité des jeunes femmes, tout en entretenant l’opacité auprès de consommateurs sur les conditions de fabrication de leurs produits », précise Maïté Errecart, présidente du collectif éthique sur l’étiquette, prolongement français de la Clean Clothes Campaign.

Dans un rapport de 84 pages librement accessible sur le site de la CCC, le groupement donne la parole à de nombreux ouvriers produisant les vêtements destinés à la grande distribution européenne, via des grandes enseignes comme Tesco, Wal-Mart, Carrefour ou Lidl. Il liste également ce qu’il désigne être les failles de conduite des grandes enseignes, soulignant le recours croissant au travail précaire et les dégâts causés par la modification permanente des commandes. Au centre du rapport, l’incompatibilité entre l’application des normes de conduites réclamées aux sous-traitants par les enseignes, et les cadences imposées par ces mêmes enseignes afin de réduire le prix des marchandises et les délais de production.

« C’est un combat de longue haleine contre les comportements de certains fournisseurs, et Lidl n’a pas à rougir dans ce domaine », explique Jérôme Gresland, co-gérant et directeur des achats de Lidl France. « Il est certain qu’il reste beaucoup de travail à faire dans ce domaine, mais le fait que Lidl ait intégré la BSCI (Business Social Compliance Initiative) il y a trois ans donne un certain crédit à l’enseigne dans le domaine social. Pas mois de 3 000 audits ont été menés l’an passé chez les fournisseurs, et il est clair que nous ne pouvons travailler avec des entreprises ne répondant pas à nos exigences sociales ».



Les responsables de Carrefour rappellent pour leur part que l’enseigne est partenaire de la FIDH, organisation de défense des droits de l’homme à travers le monde, et veille au respect des normes du travail tout en promouvant l’application d’un salaire minimum vital, et de la liberté d’association des travailleurs. Des efforts mis en œuvre qui doivent cependant trouver un écho dans les prises de positions par les États concernés. « Le groupe Carrefour est demandeur de règles et de normes sur la responsabilité sociale des entreprises et des États, expliquent ses responsables. Il est nécessaire que chacun joue son rôle et que les États fassent respecter les normes existantes de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) sur l'âge et les conditions de travail ».

Cliquez ici pour découvrir le rapport complet de la Clean Clothes Campaign

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