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Marguerite Capelle
Publié le
1 mars 2023
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Courrèges: retour de flamme explosif

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Marguerite Capelle
Publié le
1 mars 2023

Aucune marque française n’a connu un revival plus explosif que celui de Courrèges, qui présentait mercredi matin un défilé ultra speed, aussi sexy que moderne, par une belle journée ensoleillée.


Courrèges AW23


Courrèges, connue pour être la première et la plus célèbre des maisons futuristes françaises, semble plus contemporaine que jamais, grâce à la touche de magie chic et choc de Nicolas di Felice.

Pour ajouter à cette énergie, le créateur est un fantastique showman: il avait construit pour la saison un quadrant gris pâle au cordeau, avant de faire jaillir quatre murailles de vapeur, si bien que ses mannequins semblaient surgir du brouillard urbain. Un décor d’autant plus surprenant qu’il était situé dans une école d’architecture, au fin fond du Vème arrondissement de Paris.

"Mon inspiration, en réalité, c’était le téléphone, et sa présence constante dans nos vies", expliquait Nicolas di Felice, dont les premiers tops défilaient en lisant des textos sur leur portable.

Le défilé s’ouvrait sur des manteaux cocons, des sweats à capuche et des vestes en cuir, latex, laine à carreaux et plastique verni emblématique de Courrèges. Sauf que tout était coupé avec des fentes verticales, laissant sortir les bras, tandis que les manches pendouillaient. Une super astuce couture, bien pratique pour envoyer des textos. Ces looks étaient souvent associés à des cuissardes en cuir stretch, montant jusqu’à l’aine.


Courrèges AW23


La collection marque aussi un virage radical pour Courrèges, qui tourne le dos à son matériau fétiche, le plastique matelassé, au profit de tissus plus décontractés. De la laine fraîche, des cuirs stretch ou plus légers, "des tissus décontractés, de fines rayures et le genre de matières qu’on voit dans le métro", soulignait le créateur.

Pour appuyer le message, des cercles géométriques sont découpés dans des en robes cocktail, tops et fourreaux épurés, en cuir. Des chanteuses yéyé en 2023. Il accessoirise aussi régulièrement avec des bijoux de forme circulaire, amulettes de quinze centimètres de diamètre ou boucles d’oreille qui en font dix, des cercles qui reprennent aussi l’ADN maison.

"Ce O revisité est l’emblème de notre communauté actuelle", ajoutait Nicolas di Felice, avec qui nous avons bavardé en coulisses après le défilé. 


Courrèges AW23


Puis la collection se métamorphose progressivement jusqu’à un final presque New Age, avec du cuir et encore des drapés, de superbes tops à demi transparent, très élégants, ajoutés à de longues jupes fendues à traîne. Une série de mini robes du soir aux drapés remarquables, dont certaines affichaient le nom de la marque en gros caractères, témoignaient encore de la grande assurance du créateur, au sommet de son art.

Narines frémissantes et yeux grands ouverts, les tops adoraient manifestement leurs tenues, pour cette collection totalement exempte de faux pas ou de pièces moins réussies. Le tout sur une bande-son démarrant avec des bruits de voix en heure de pointe, et qui s’achevait sur un remix renversant de Backchat d’Otherlover, tandis que les mannequins surgissaient une dernière fois de l’épaisse brume, sous une immense clameur.

"Du brouillard, mais plutôt façon écran de fumée urbain que nightclub. Ainsi le public se sent tout proche l’espace d’un instant, toute la scène apparaît, et puis d’un coup les filles s’évanouissent", souriait Nicolas.

De fait, les tenues présentées étaient proches de celle qu'arborait le créateur lui-même: jean skinny, sweat à capuche et veste en cuir. En un mot, c’était une collection si réussie qu’à l'issue du final, on aurait voulu voir cinq ou six looks de plus.

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