Borbonese 1910 renaît à Milan et ouvre une boutique à Paris

Auteur :

Godfrey Deeny

Traduit par
Paul Kaplan

Publié le
23 févr. 2019

Chaque saison à Milan, on déniche une vénérable maison - quelque peu oubliée - à dépoussiérer. Cette fois-ci, c'est au tour de Borbonese 1910 et on est prêt à parier que cette résurrection est partie pour durer.

Après un somnambulisme de plusieurs décennies, la maison est réapparue ce week-end au cours d'une présentation qui respirait l'intelligence au Teatro Manzoni, un cinéma milanais emblématique.

Prochaine étape, l'ouverture d'une nouvelle boutique au 32 rue Boissy-d'Anglas, à l'occasion de la prochaine Fashion Week de Paris. « Pour exister au coeur de la planète mode, nous nous devions d'être présents avec un magasin bien situé à Paris », explique Alessandro Pescara, qui dirige la société depuis avril dernier.

Des négociations sont également en cours pour ouvrir des points de vente au Printemps et aux Galeries Lafayette.

Borbonese 1910 est connue pour son fameux cuir signature, l'Occhio di Pernice, ou Œil de Perdrix en VF, qu'on pouvait redécouvrir sur des photos de sacs iconiques de la maison italienne et sur les revêtements intérieurs d'une voiture de sport installée dans le hall du cinéma. 

Comme son patron, Alessandro Pescara, la maison Borbonese est née à Turin ; mais elle a connu son apogée il y a trois décennies à Milan. Les équipes de création et de marketing de la marque sont encore basées à Milan, mais ses sites de production sont situés près de Bologne. Borbonese appartient désormais à la famille italienne Mambrini.

« Borbonese, c'est le glamour de la bourgeoisie milanaise, avec une touche d'impertinence », décrypte Candela Pelizza, une célèbre influenceuse italienne qui peut s'enorgueillir d'un demi-million d'abonnés, engagée par Alessandre Pescara au poste de directrice numérique.
 

 
Si la collection a été présentée dans un cadre beaucoup trop sombre, elle n'a pas manqué de nous impressionner : des tailleurs ajustés aux épaules accentuées, portés avec des jupes crayon et des leggings en cuir Occhio di Pernice. Comme un remake de Dallas en Lombardie. Des blouses, des chemises masculines et des robes en foulard, toutes ornées de motifs bucoliques ; de superbes doudounes imprimées et des chaussures particulièrement réussies, fruits d'une collaboration avec Moon Boot.

« L'idée était de donner un second souffle à l'esprit qui régnait dans les années 1980 à Milan - l'âge d'or de cette ville - en créant une mode contemporaine et référencée, taillée pour l'ère du numérique », explique le créateur Dorian Tarantini, au moment même où ses mannequins arpentaient le podium.