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12 juil. 2018
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Unique et Interfilière assoient leur statut international, malgré un recul du trafic

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12 juil. 2018

Les salons estivaux d’Eurovet, de l’amont et du produit fini lingerie et bain avaient choisi de bousculer un peu leurs habitudes pour cette édition 2018. Afficher un nouveau nom pour Mode City, devenu Unique, et s’installer dans de nouveaux halls pour ce dernier comme pour Interfilière tout en donnant une tonalité plus moderne à leur communication et leur animation sur le thème Body Positive devaient permettre d’insuffler une nouvelle énergie.


L'entrée des salons de juillet 2018

 
Cette remastérisation des salons a semble-t-il plu aux marques exposantes, mais aussi aux acheteurs, qui ont pu aborder leur visite sous un nouveau parcours et un nouvel angle de vue. Les défilés d’inspiration ont fait le plein, un peu plus que les allées en réalité. Car l’édition a connu une baisse de sa fréquentation. Si l’organisateur, Eurovet, ne communique plus de chiffres détaillés, il reconnaît que le nombre de visiteurs cumulés par Unique et Interfilière, recensés à une seule entrée commune, est en recul cette saison.
 
Une baisse marquée côté français, comme l’ont constaté les exposants, moins côté international, avec un chiffre de fréquentation quasi stable. Le poids des visiteurs étrangers s’en trouve donc encore renforcé, représentant désormais 76 % du visitorat total. Mais les acheteurs VIP se sont en revanche faits plus nombreux, une information confirmée par les exposants.

« Cette édition est calme, mais on y a vu beaucoup de gros clients. C’est vraiment plus la qualité des rencontres que la quantité que nous retiendrons cette saison », ont constaté d’une même voix un certain nombre de représentants de marques et entreprises exposantes.
 
« J’ai été habituée à voir plus de monde dans ce salon, d’ailleurs cette année, il n’y a ni Espagnols, ni Français », explique la représentante d’une griffe de maillots. Outre la programmation de l’événement pendant les soldes, elle blâme la multiplication des salons au cours de l’année et la récente tenue de Splash à Paris, fin juin, qui présente selon elle un intérêt créatif plus important pour les acheteurs. Pour expliquer la baisse du visitorat français, on évoque également, côté organisateurs, une grève SNCF la veille du salon, espérant que, sans ce facteur exceptionnel, les détaillants français se déplaceront davantage l’an prochain.
 
Chez Billabong, les retours sont positifs. « Nous avons vu beaucoup de comptes étrangers, notamment des Italiens et des personnes en provenance de pays nordiques, et gagné une dizaine de nouveaux prospects », explique ainsi Rose Kauffmann, coordinatrice trade marketing pour la zone Europe.
 
Installée dans la toute nouvelle zone Millennials, la griffe Fillandises, qui imagine des sous-vêtements pour les jeunes filles à la sortie de l’adolescence, a aussi suscité l’intérêt des visiteurs. « L’emplacement (juste à côté de l’entrée d’Exposed, ndlr) nous a été plutôt favorable et nous avons notamment rencontré des personnes en provenance de pays asiatiques, du Brésil et du Portugal », détaillent les équipes.
 
Au cœur d’Exposed justement, l’espace lancé par Matthieu Pinet en janvier 2017, les marques se disent toutes contentes de cette édition. Passées de 36 l’an dernier à 43 cette saison, elles représentent une offre également partagée entre bain et lingerie. Pour le directeur du lieu, les griffes sont enthousiastes parce que « être présentes sur Exposed est important en termes d’image, mais aussi pour rencontrer un visitorat prestigieux comme les acheteurs du Bon Marché Rive Gauche, de Net-A-Porter.com, etc. ».
 
Tant et si bien qu’en septembre prochain, il prend le parti de « sortir la lingerie et le swimwear de son cadre » pour l’emmener au salon Première Classe, avec une sélection de 30 labels à deux tiers composée de celle que l’on retrouve déjà à Exposed et enrichie de nouvelles marques au positionnement moins créateur. Comme Chantelle, qui voudrait profiter de l’occasion pour présenter sa ligne Soft Stretch, dont la dernière campagne fait appel à deux mannequins et influenceuses françaises en vogue Lila Cardona et Louise Follain, pendant la prochaine Fashion Week parisienne.


Le défilé des Instagrameuses : une invitation pour les marques et détaillants à s'emparer des moyens de communiquer plus directement avec la cliente

 
En attendant ce « bis » d’Exposed en septembre, les organisateurs du salon Unique relèvent en effet la présence d’acheteurs prestigieux, de concept-stores, de grands magasins, mais aussi évidemment d’un nombre croissant de pure players. A noter d’ailleurs que le salon a été l’occasion de l’annonce d’un partenariat d’Eurovet avec l’e-commerçant chinois Tmall, qui accueillera prochainement une sélection de marques de lingerie du salon qui veulent partir à l’assaut de ce marché via la vente en ligne.
 
De l’autre côté de l’allée centrale du Parc des Expositions, à Interfilière, les professionnels de l’amont venus présenter leurs nouveautés pour le printemps-été 2020 aux marques étaient eux assez positifs, constatant la possibilité d’y faire des rencontres potentiellement clés. « C’est une édition qui a été assez active, notamment le premier jour, avec à la fois de nouveaux contacts et nos clients historiques, ce qui est une bonne chose au regard du contexte de la filière », commente ainsi Henri-Philippe Durlet, président de Noyon Dentelle.
 
« Cette édition a été très profitable pour nous, les rendez-vous ont été nombreux, avec des professionnels pointus, et nous allons repartir avec une bonne quantité de nouveaux contacts », abondait Julian Mühlmeier, chef de produit de l’entreprise allemande Muehlmeier.

Si le visitorat de la Porte de Versailles était donc très international ces 7, 8 et 9 juillet, les profils d’exposants l’étaient également. « Il s’agit de notre première participation, témoignait ainsi Jacky Chan pour la société chinoise Polysil. Mais nous sommes satisfaits de notre venue, même si clairement je pense qu’il faut plusieurs sessions pour bien comprendre les ressorts de ce salon européen par rapport aux salons chinois. »
 
Une édition qualitative en somme, même si peu quantitative pour les marques en quête d’acheteurs français, qui se voulait un premier aperçu de la direction plus moderne que veulent prendre les organisateurs pour 2019. Voulant remettre la femme au cœur des problématiques du secteur, Eurovet se rapprochera du grand public pour la prochaine édition d’Unique et, ce faisant, espère renforcer son attractivité avec une politique d’animation plus dense. De quoi réveiller la curiosité des détaillants français ?

Par Tanissia Issad, Matthieu Guinebault et Anaïs Lerévérend

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