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Trois siècles de parure masculine exposée au musée de la Mode

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14 oct. 2005


PARIS, 14 oct 2005 (AFP) - Pour la première fois, la parure masculine - car autrefois les hommes aussi étaient coquets - est exposée dans toute sa splendeur au musée parisien de la Mode à travers une rétrospective allant du XVIIe siècle à nos jours.

Trois cents costumes et accessoires, fastueux ou surprenants, accompagnés de documents graphiques et d'albums d'échantillons de tissus, provenant des collections de musées français ou étrangers, sont exposés du 20 octobre au 30 avril.

L'exposition démarre avec un couple de paons dont on sait que le mâle fait la roue pour séduire la femelle, et une riche et puissante armure du XVIè siècle mettant particulièrement en évidence les attributs masculins. La parure est alors signe de masculinité.

"Il fut un temps où le vêtement de l'homme coûtait 6 à 8 fois plus cher que celui de la Femme parce que l'homme avait la place primordiale sur la scène vestimentaire, la femme restant derrière", explique Pamela Golbin, conservatrice au musée de la Mode.


A l'époque du roi Soleil, Louis XIV, les courtisans donnent une grande importance à l'apparence. Ils arborent des flots de rubans et de dentelles au point que leur importation risqua de mettre en péril les finances du royaume. Et ils portent perruque, ce qui n'était pas le cas des femmes.

Au siècle suivant apparaît "l'habit à la française", ancêtre du complet veston. Composé d'une veste longue sur un justaucorps et d'une culotte, il abuse des riches étoffes brodées d'or et d'argent. "C'est le luxe de l'inutile", commente le commissaire de l'exposition Jean-Paul Leclercq.

Tous les pouvoirs se parent : le magistrat vénitien revêt une imposante robe rouge en tissu de Damas au décor floral, l'évêque une chasuble ornée de médaillons au fil doré, et le militaire présente une armure décorée de grotesques de la renaissance.

Avec la révolution française, les choses changent. La splendeur, emblème de la noblesse violemment écartée du pouvoir, est mise en sourdine. Elle se réfugie dans l'intimité avec les robes de chambre chamarrées tandis que l'habit perd de ses couleurs. La fantaisie reste tolérée pour le gilet comme aujourd'hui pour la cravate.

La révolution industrielle n'arrange guère les choses. C'est l'heure du grand refoulement et le noir prend toute la place chez les hommes. Y déroger devient synonyme de déviance sexuelle.

"Depuis les années 60, avec le mouvement hippy, les groupes musicaux, le new age, il y a un très fort renouveau de la mode masculine. L'homosexualité n'est plus tabou. L'homme peut enfin retrouver la parure d'antan sans remettre en cause sa virilité", estime Pamela Golbin.

La dernière salle de l'exposition, qui présente la variété de la mode du XXIè siècle -- formaliste, stylisée ou théâtrale -- est destinée au "métrosexuel", ce nouvel homme des villes qui fait coexister en lui féminin et masculin.

(Musée de la Mode et du Textile, 107 rue de Rivoli, Paris Ier, du 20 octobre au 30 avril, du mardi au vendredi de 11H00 à 18H00, samedi et dimanche de 10H00 à 18H00)

Par Béatrice BRETONNIERE

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