Par
AFP
Publié le
24 août 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Nouvelles négociations Chine-UE sur le textile : la revanche de Pékin

Par
AFP
Publié le
24 août 2005

PEKIN, 24 août 2005 (AFP) - Deux mois et demi après avoir obligé la Chine à limiter ses exportations de textile, l'Union européenne pourrait lui demander jeudi plus de flexibilité sur les quotas imposés afin de satisfaire ses importateurs.


Le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, le 30 mai 2005 à Pékin
Photo : Goh Chai Hin

La délégation de l'UE à Pékin a confirmé mercredi la venue d'experts de la direction du commerce de la Commission européenne, sans donner de détails sur les discussions prévues avec des représentants du ministère chinois du Commerce.

Ces négociations pourraient s'avérer cruciales, alors que des cargaisons entières de dizaines de millions de produits textiles chinois sont actuellement bloquées dans les ports européens, au grand dam des importateurs et des distributeurs.

Suite à l'accord conclu le 10 juin entre la Chine et l'UE sur une limitation des exportations, pour endiguer le flot provoqué par la suppression des quotas au 1er janvier dernier, six catégories sur les dix contingentées ont déjà atteint leur plafond d'importation pour l'année 2005.

L'accord à l'amiable prévoit une limitation de 8% à 12,5% par an d'ici 2007.

Mais la nouvelle situation a conduit quatre pays (Allemagne, Pays-Bas, Suède et Danemark) à demander à Bruxelles de relever ces plafonds.

"Il y a une grande probabilité pour que l'UE veuille revoir fortement le niveau de certains quotas", estime Mei Xinyu, un expert travaillant pour le ministère chinois du Commerce.

A Bruxelles, une source communautaire a affirmé qu'il y avait "beaucoup de solutions possibles".

"L'objectif de la réunion, c'est d'échanger des informations, de discuter et d'avoir une idée de ce sur quoi la Chine et la Commission peuvent s'entendre.

Est-ce je pense que ça peut réussir? Oui", a assuré cette source, tout en refusant de spéculer sur la teneur d'un éventuel compromis.

Une option pourrait être l'anticipation des quotas 2006, plus élevés que cette année.

"Ce ne sera assez pour résoudre la crise, il vaut mieux relever le plafond des quotas", insiste Mei Xinyu, interrogé par l'AFP.

Quel que soit le compromis trouvé, les Chinois, rendus responsables de beaucoup de maux économiques planétaires ces derniers temps, goûtent leur revanche avec délice.

"La Chine anticipe déjà sa victoire dans les pourparlers sur le textile avec l'UE", n'hésite pas à déclarer l'expert chinois, tout en ajoutant, diplomatiquement, qu'il n'y aura "pas de perdants".

"C'est bon pour la Chine et et bon pour l'Union européenne. Les Européens n'ont plus de pantalons à porter, ce serait bien qu'ils puissent porter des pantalons", poursuit l'expert, toujours sérieux.

Les médias ne manquent pas d'ironiser sur la situation dans laquelle est engluée l'Europe, écartelée entre les intérêts contradictoires de ses distributeurs et de ses importateurs.

Un dessin de presse montrait mercredi quatre Européens sur un quai, en maillots de bain, brandissant une pancarte marquée "Bienvenue !", devant un cargo chinois bourré de vêtements...

La démarche européenne est d'autant mieux venue pour la Chine que les négociations sur le textile avec les Etats-Unis pourraient reprendre la semaine prochaine à Pékin dans un contexte qui lui est on ne peut plus favorable, estiment les observateurs.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.