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16 janv. 2018
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Norvège : les fermes d'élevage d'animaux à fourrure bientôt bannies

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Reuters
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Paul Kaplan
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16 janv. 2018

Un plan du gouvernement norvégien, qui prévoit d'interdire progressivement la production de fourrure d'ici 2025, a consterné les producteurs et ravi les activistes ce lundi. Un signe que la fourrure tombe peu à peu en désuétude, y compris dans un pays qui fut autrefois le premier producteur de peaux de renards.


Gigi Hadid porte un manteau à col en fourrure au défilé Fendi automne-hiver 2017 - Milan - © PixelFormula


Le gouvernement conservateur, mené par la Première ministre Erna Solberg, a accepté de fermer les élevages de renards et de visons, qui produisent environ un million de peaux par an, dans le cadre d'un accord politique conclu avec le parti libéral, fermement opposé à la production de fourrure, afin d'élargir sa majorité au parlement.

« Nous sommes choqués, profondément ébranlés », a protesté Guri Wormdahl, de l'Association norvégienne des éleveurs d'animaux à fourrure. Selon elle, il existe environ 200 élevages de ce type en Norvège, qui emploient près de 400 personnes formées aux règles strictes du bien-être animal et engendrent un chiffre d'affaires annuel compris entre 350 et 500 millions de couronnes norvégiennes (entre 38 et 54 millions d'euros).

L'association de défense des animaux Noah a salué cette décision, qui accompagne, selon elle, un changement de mentalité à propos de cette activité. Cette dernière, souvent considérée comme dépassée et cruelle, doit en outre faire face à la chute de la demande de consommateurs de plus en plus avertis.

« Nous sommes ravis », a déclaré la présidente de Noah, Siri Martinsen, ajoutant que la décision sera sans aucun doute soutenue par la majorité du parlement norvégien.

L'élevage des renards en Norvège a connu son apogée en 1939, juste avant la Seconde Guerre Mondiale. Le pays scandinave était alors le premier producteur au monde et comptait presque 20 000 élevages, selon un rapport du gouvernement.

En 2013, tout a changé : la Norvège ne produit plus que 3 % des 7,3 millions de peaux de renards produites dans le monde, sur un marché dominé par la Chine, qui contrôle 69 % de parts de marché, et la Finlande.

La même année, la Norvège n'avait produit qu'à peine 1 % des 72,6 millions de peaux de visons, un marché également écrasé par la concurrence chinoise.

« Ce n'est pas une activité très lucrative en Norvège », a confirmé Sveinung Fjose, de la société Menon Business Economics, spécialisé dans les élevages d'animaux à fourrure. « L'économie norvégienne ne sera pas sévèrement touchée » par leur fermeture.

Humane Society International, qui milite contre le commerce de fourrure, a précisé dans un communiqué que la Norvège était le 14e pays européen à fermer ces élevages, « épargnant ainsi des animaux qui auraient passé leur vie entière dans des cages exigües ». 

L'an dernier, la marque italienne Gucci a annoncé qu'elle arrêterait d'utiliser de la fourrure, allongeant ainsi la liste des maisons de mode à la recherche d'alternatives, sous la pression des activistes de la cause animale et face à l'évolution de la sensibilité des consommateurs.

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