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15 févr. 2018
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Model Law : la première association française qui défend les mannequins

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15 févr. 2018

La Française Gwenola Guichard et la Russe Ekaterina Ozhiganova, 29 et 25 ans, viennent de lancer Model Law, la première association française pour défendre et protéger les droits des mannequins. Ces deux top models, qui fréquentent le milieu de la mode depuis qu’elles sont étudiantes à Paris, ont assisté de loin à la naissance de Model Alliance aux Etats-Unis. Cette organisation à but non lucratif créée en 2012 par l’ancien mannequin Sara Ziff, réalisatrice du documentaire Picture Me : Le journal vérité d’un top model, compte parmi ses buts celui de donner une voix aux modèles.
 

Gwenola Guichard et Ekaterina Ozhiganova, les deux créatrices de Model Law - Model Law


Parties du constat qu’en France, capitale de la mode, rien de tel n’existe, Gwenola Guichard et Ekaterina Ozhiganova ont, après plusieurs années à en discuter entre elles et à témoigner dans la presse à ce sujet, décidé de monter Model Law, association loi 1901. Pourvue d’un manifeste qui a en un mois récolté 200 signatures (dont à ce jour celles des journalistes mode Alice Pfeiffer et Géraldine Dormoy-Tungate, des influenceuses Louise Follain et Sophie Fontanel ou encore du photographe Mauro Mongiello), Model Law n’a pas pour objectif de se transformer en syndicat.
 
« Notre but, c’est de proposer un projet de texte afin de revoir la convention collective actuelle des mannequins (établie en France en 2004) et de changer la loi. Tout en étant un intermédiaire neutre entre les mannequins et les agences, les mannequins et les pouvoirs publics, les mannequins et les médias... Ils ne peuvent souvent pas le faire eux-mêmes, à cause de la barrière de la langue, pour des raisons de maturité (certains sont très jeunes), parce qu’il s’agit d’un métier d’image et de réputation qu’ils ont peur de ternir… » nous explique Gwenola Guichard.

Et si le manifeste de Model Law comprend un paragraphe entier sur les violences sexuelles et sexistes, la jeune Française le précise, la réflexion et le travail autour de cette association ont commencé bien avant l’affaire Weinstein et les accusations portées contre les photographes Terry Richardson, Mario Testino, Bruce Weber ou encore le cofondateur de Guess, Paul Marciano.
 
Parce que Model Law a aussi à cœur de montrer les réalités liées au statut du mannequin, que l’on retrouve dès les premières lignes du manifeste : « Le salaire des top models suscite des fantasmes, mais la réalité est tout autre pour la masse des mannequins anonymes. Le mannequin ne touche que 33 % à 36 % des sommes facturées et pose toujours gratuitement pour la presse ». Une précision utile à l’heure où Condé Nast publie une charte de bonne conduite pour le bien-être de ses mannequins et où Elle comme Version Femina adjoignent leurs signatures au texte rédigé en ce sens par Kering et LVMH.
 
Si ces textes ont le mérite d’exister, pour Gwenola Guichard, « ils ne vont pas assez loin, ils sont écrits sans trop de concertation avec les mannequins et ça se voit », estime-t-elle. Et de rappeler que les top models n’ont que des contrats précaires et évoluent dans un système où elles sont « trop peu protégées des abus ».

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