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16 févr. 2005
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Marithé et François Girbaud : "Le jean, une attitude plus qu’une matière"

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16 févr. 2005

On a beaucoup entendu parler de « 11 jeans, 11 talismans, les nouveaux héros » votre campagne publicitaire d’octobre, comment l’idée vous est-elle venue ? "J'ai eu envie de séduire les jeunes, ceux de 10 ans le génération Pokemon ayant sa culture, et son imaginaire à elle. C'est pour cela que j'ai inventé un monde fantasmagorique dans lequel 11 jeans s'incarnent en 11 personnages ayant des pouvoirs". Ces histoires naissent des formes de chaque pantalon, on a inventé un bestiaire lors d’une première séance photo et le résultat a entraîné notre imagination. Vous avez récidivé en décembre dernier, avec La Cène de Léonard de Vinci pour votre campagne publicitaire. Cette dernière a d’ailleurs provoqué une forte polémique en Italie, vous attendiez-vous à une telle réaction ? Il y a eu une polémique et un refus d'affichage qui n'a pas fait l'unanimité d'ailleurs. Il est bon de replacer les articles parus sur la polémique dans le contexte national italien . Nous commençons également à avoir des réactions en Espagne et en France où Ouest France a refusé de passer le visuel et à Nantes où les flans de bus que nous avions prévu ont du être recadré.

Vous montrerez-vous plus vigilants à l’avenir ? Il ne s'agit pas de vigilance mais d'une campagne avec un message et une quête d’esthétique formelle. Nous avons certes pris une position opportuniste étant donné le succès du livre “Da Vinci code” et l’intérêt qu’il a suscité mais nous avons veillé à ne pas être blasphématoire. Cette réunion symbolise le partage cher à toute religion (et pas seulement à une seule). Nous avons recherché un certain esthétisme, une douceur, une image de paix (en ajoutant une colombe). Chacun a sa religion qui doit aussi passer par le respect des choix de l’autre et par une vision tolérante de son expression. L’idée première n’était pas la polémique même si elle est entrain de s’installer. Après le défilé présenté au Carrousel du Louvre, on a compris la nécessité de faire naître, de renforcer l’image de la Femme et de lui donner une place à part entière. La jeune fille « post-pubère » qui cherche à s’affirmer en tant que femme exprime un recul et une certaine pudeur par rapport à sa féminité tout en imposant sa sexualité. Le monde est régi par les hommes (cf. campagne électorale américaine), cette démarche propose une vision alternative, une réponse à un univers machiste. Le message : si tous les apôtres étaient des femmes le monde ne serait pas là où il en est aujourd’hui Depuis le début de votre carrière, le jean est votre matière/vêtement de prédilection. Comment l’expliquez-vous ? On a commencé avec le jean, avec notre rêve d'Amérique, les cow boys… Depuis 40 ans , nous avons interprété 4000 formes de jambes de pantalon. Ce n'est pas rien!!! Le jean est pour nous une attitude plus qu’une matière. Vous prônez un certain confort au niveau des lignes, de la matière du vêtement. Le style Marithé et François Girbaud est-il finalement « le confort avant tout » ? La philosophie de la marque a toujours été le vêtement comme moyen , le bien-être comme finalité. Notre travail est basé aussi bien sur la recherche technologique que sur l’étude des mouvements du corps. Selon votre regard, comment le jean a-t-il évolué ces dernières années ? Le jean est en constante mutation, notre travail en constante évolution pour faire naître de nouvelles formes, de nouvelles attitudes. Aujourd'hui, je me déplace souvent à Los Angeles pour faire étudier de nouveaux traitements. En Juin à l'incitation du salon Pitti Imagine nous préparons une grande exposition à la demande de la ville de Florence sur "l'Altro Jean " : une alternative au jean. Exposition organisée dans la station Leopolda sur 2000 m2 : 40 ans de travail pour faire un jean qui ne soit pas comme les américains, et une vie donnée pour apporter bien-être, confort, protection et fonctionalité aux consommateurs.
On vous doit quelques innovations comme le procédé du « stonewash » et le baggy, quelle sera votre prochaine innovation ? Vous savez, nous avons toujours beaucoup travaillé sur les matières avec les industriels en Italie, sur la coupe et l'impression au laser (le procédé « Imajean »), les traitements de froissage sur le cuir et bien d’autres depuis le Baggy et le Stonewash qui ont contribué à notre renommé internationale. Alicia Valegjanin News à consulter sur la nouvelle campagne Girbaud : Les évêques de France veulent faire interdire une pub détournant la Cène

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