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Lingerie : les fonds financiers responsables des plans sociaux, selon la CGT

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29 nov. 2006

PARIS, 29 nov 2006 (AFP) - La CGT textile a dénoncé mercredi 29 novembre la responsabilité des fonds d'investissement dans les plans sociaux touchant la lingerie (Dim, Well et Aubade), des entreprises "en bonne santé financière", et demandé que ces fonds soient soumis à des "règles strictes".


Modèle de la BeautyLine by Well

"On a affaire à des entreprises qui sont en bonne santé financière et cherchent à améliorer leur rentabilité, sous la pression des actionnaires qui sont à leur tête", a déclaré Maurad Rabhi, secrétaire confédéral et responsable de la CGT textile, dans un entretien à L'Humanité.

"Aubade, Dim et Well ont été rachetés il y a peu par des fonds d'investissement. La première chose qu'ils font, c'est casser", car ils n'ont "qu'une seule logique: avoir un retour sur investissement le plus rapidement possible, à la meilleure marge possible, et pour cela ils ne se soucient pas de l'emploi", dénonce M. Rabhi.

Les fonds d'investissement "rachètent, gardent la marque, délocalisent et gardent seulement les plate-formes logistiques et commerciales pour revendre des produits faits en +sourcing+ (fabriqués à l'étranger) de façon à pouvoir marquer +made in France+", analyse-t-il.

Dim a ainsi été racheté "250 millions d'euros l'an passé", et "va recevoir de l'argent public pour mettre en oeuvre sa restructuration", s'indigne le leader cégétiste.


Modèle Dim de la ligne "Sublim Fairy"

Pour mettre fin à cette logique, il faut selon lui "imposer des règles strictes à la grande distribution et aux fonds financiers", qui doivent "assumer tout le coût de la réparation sociale : reconversion des salariés, formation et obligation d'investir dans la réindustrialisation du bassin d'emploi".

La CGT demande que le gouvernement organise une "discussion sur les problématiques de la filière textile", comme il l'a fait pour l'automobile.

Le groupe DBApparel, propriétaire des marques Dim et Playtex, a été vendu il y a un an au fonds d'investissement américain Sun Capital Partners. Le 15 mai dernier, la direction a annoncé la suppression de 450 postes sur 2 500 en France, dont 400 concerneraient Dim, selon les syndicats.

Aubade, racheté en 2005 par le groupe suisse Calida Holding, a annoncé début octobre la suppression de 180 emplois avec la fermeture de son usine de La Trimouille (Vienne) et la délocalisation de son activité d'assemblage vers la Tunisie.

Well (collants, bas et chaussettes) est détenue depuis 2001 par la société de capital-risque Natexis Industries, filiale du groupe Banque populaire. Son entreprise du Vigan (Gard) a annoncé lundi 27 novembre son intention de délocaliser sa production en Asie, ce qui devrait se traduire par environ 300 suppressions d'emplois sur 438 salariés, selon un responsable syndical CFTC.

Arena (maillots de bain), marque fondée par le groupe allemand Adidas dans les années 1970, était contrôlé depuis 2001 par le fonds d'investissement italien Investitori Associati. Il a été racheté en février par le fonds d'investissement italien BS Private Equity.

L'usine Arena située à Libourne (Gironde), qui emploie quelque 170 personnes, est en proie à "de graves difficultés" qui pourraient conduire à la fermeture du seul site de production au monde, a annoncé le groupe le 17 novembre.

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