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Les soldes, capitale : Troyes et ses magasins d'usine

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10 janv. 2007

TROYES, 10 jan 2007 (AFP) - "On est arrivés une demi-heure avant l'ouverture, on repartira une demi-heure après la fermeture". Jean-Pierre Cayrel a fait mercredi 10 janvier avec sa femme et six de leurs dix enfants son pélerinage d'hiver à Troyes, la Mecque du grand rituel des soldes avec quelque 200 magasins d'usine.


Des clients font la queue devant un magasin à Marseille, au 1er jour des soldes, le 10 janvier 2007 - Photo : Michel Gangne/AFP

"C'est obligatoire depuis 20 ans. C'est comme ça qu'on s'en sort quand on n'est pas millionnaire, avec beaucoup d'enfants", poursuit le militaire de 45 ans, qui va dépenser en une journée 1 000 euros, histoire d'habiller sa famille pour l'hiver dans les 80 boutiques du centre commercial McArthurGlen.

Couturier japonais, vêtements pour enfants, chaussettes fabriquées dans le coin: tous les magasins annoncent des rabais de 30, 50, 70 %...sur des produits d'usine déjà "déstockés" 30 % moins cher le reste de l'année.

Résultat: ex-capitale de la bonneterie et grand centre textile, Troyes a renoué avec sa tradition médiévale de ville de foire. En période de soldes, des dizaines de milliers de fidèles convergent vers les temples troyens du consumérisme.

"Aux soldes d'été, on vient deux jours, en camping-car", reprend ce père de famille nombreuse, qui a quitté Vesoul (Haute-Saône) - à 250 km - dès 04H00 du matin, avec sa femme Nicole, Jessica, 18 ans, Thibault (17), Robin (15), Naomi (11), Kendhal (9) et Théophile (8).

"Les enfants veulent des marques, comme leurs copains à l'école. Sachant qu'ici on peut en avoir au prix de grandes surfaces, on préfère aussi", lance-t-il sous le regard approbateur des grands, tous vêtus d'un survêtement aux trois bandes.

Pendant les soldes, les commerçants des trois centres de Troyes font en quelques semaines 40 à 50 % de leur chiffre annuel.

"Hors solde, nous vendons des jeans à moins 40 %. Là on est à moins 50 %", affirme Didier Meuterlos, gérant d'une enseigne branchée. "Le volume des ventes compense les marges réduites", sourit-il, pendant que Jérôme, un métallier de 19 ans qui a quitté Thionville à 06H00 du matin, lui prend deux jeans et deux pulls pour 158 euros.

Et cet hiver trop doux qui a bloqué la vente des doudounes avant les soldes? "On en a vendu pas mal, dès septembre, octobre. Les gens viennent de loin, et comme c'est moin cher, ils ont acheté en prévision du froid".

Pendant les soldes, le centre commercial attend 150 000 personnes, selon son directeur britannique, Geoffrey Nidd, qui note que la moyenne d'âge passe alors de 43 à 27 ans, avec une clientèle plus parisienne et plus populaire.

"En Angleterre, il n'y a pas de règlement pour la date des soldes. Harrods commence généralement après Noël, compare-t-il en s'interrogeant sur les "vraies raisons du contrôle des dates" en France.

"Un marché libre c'est toujours mieux", conclut-il en bon "businessman".

Par Samir TOUNSI

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