Le landerneau helvétique a plus d’une ressource, la preuve avec la dernière née des « Swiss Made » Ladoire. Positionnée sur le créneau de la haute horlogerie, cette jeune marque s’impose déjà par sa force. Design dynamique et d’avant-garde, matières nobles, mécanique innovante, tous les ingrédients sont là pour une entrée remarquée.

Montres Ladoire, Roller Guardian Time (RGT)

En cause, la Roller Guardian Time (RGT), premier garde-temps de la marque présenté lors de la foire de Bâle, en mars dernier. Entièrement Swiss Made, avec son propre calibre, équipée d'un mouvement mécanique à remontage automatique, la RGT a misé sur l’innovation technique. Mais pas seulement.

En effet, bien que massives, les lignes restent fluides, le boitier élancé pour séduire une clientèle à la recherche de formes novatrices. Sa forme s’inscrit dans le prolongement de l’avant-bras pour se lier aux poignets plus fins des filles, des clientes qui aujourd’hui troquent allègement les modèles aux courbes généreuses pour des montres au design plus agressif. Sans compter que des combinaisons sont possibles à partir des six modèles actuellement disponibles. Cadran noire contre blanc, or rose versus jaune, avec ou sans pavage de diamant, cuir alligator ou titane, les modèles s’imaginent à la demande.

Complication Ladoire

Résultat, ce design audacieux jette un pavée dans la mare de l’horlogerie traditionnelle. Un parti pris par Lionel Ladoire, fondateur de la marque avec son associé Richard Piras, qui balaye du même coup la question de la légitimité historique au profit du savoir-faire suisse performant. Le premier, designer en joaillerie, le second issu de la finance, sont accompagnés de Philippe Michel Ruedin, ce dernier à la mécanique qui assemble à Genève l'ensemble des pièces, toutes fabriquées en Suisse. Ils se sont réunis autour d’un objectif : produire des montres de haute qualité. Pas question donc de multiplier les modèles et les déclinaisons, d’ailleurs les capacités productives ne suivent pas.

Créée en début d’année alors que l’économie horlogère suisse connaissait son premier coup de frein, force est de constater que la société Ladoire pourrait bien tirer son épingle du jeu en s’attaquant au segment le plus « épargné », celui du très haut de gamme. En effet, malgré un certain ralentissement observé même chez cette partie stratosphérique de la clientèle, elle reste à l’écoute pour peu que le produit présenté ait une vraie valeur ajoutée.

Les Roller Guardian Time de Ladoire

Pour l’heure, la société ambitionne de produire 40 pièces par an. Pour accompagner son développement à l’international, elle a ouvert son capital à la société Aurinvest Capital 2. Vingt-cinq montres sont d’ores et déjà sur le marché, dont quelques unes chez Chronopassion à Paris avec un prix d'entrée fixé aux alentours de 90 000 euros. Le marché russe pourrait également présenter de beaux débouchés.