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17 juil. 2018
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Happychic : plus de 460 suppressions de postes annoncées

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17 juil. 2018

Le groupe de prêt-à-porter Happychic, qui appartient à la galaxie Mulliez, va supprimer 466 postes d'ici 2020-2021, a-t-on appris mardi auprès des syndicats et de la direction. Il va aussi fusionner ses enseignes masculines Jules et Brice, avec pour objectif à terme de ne développer qu'une seule enseigne nommée Jules & Co. Une réduction d'effectifs de plus dans un secteur de la distribution de mode qui souffre en France, à l'image des difficultés rencontrées par les chaînes Mim, Pimkie ou André. 


En début de mois, les salariés manifestaient au siège du groupe Happychic


Le plan social à venir visera un « maximum de 466 postes dont la grande majorité concerne les points de vente », exprime la direction du groupe qui possède les enseignes Jules, Brice, Bizzbee et La Gentle Factory. L'entrepôt du Mans et environ 90 magasins vont fermer, selon les syndicats.

Dans le détail, il s'agirait de 49 magasins de l'enseigne Brice, 30 de Jules et 10 de Bizzbee, selon FO. Les négociations du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) devraient commencer fin août et se terminer fin novembre.

« Je suis révoltée de voir autant de suppressions », a réagi auprès de l'AFP Nadia Ferrante, déléguée FO, dénonçant les « choix stratégiques erronés » de la direction depuis plusieurs années qui ont conduit à cette situation, selon elle. « Ce sont toujours les petits qui subissent les conséquences de ces erreurs », a-t-elle ajouté.

Fin juin, le groupe avait pris la parole pour annoncer 13 fermetures de magasin. Un chiffre qui paraît dérisoire face à l’ampleur du PSE qui se prépare. A ce moment-là, le dirigeant du groupe, Jean-Christophe Garbino, avait exposé son point de vue à FashionNetwork : « Nous visons une réduction drastique des frais, dans un contexte de forte baisse du résultat et de chute des ventes sur l’année 2018 si le second semestre ne se présente pas mieux que le premier. Notre trafic a baissé de l’ordre de 30 % en quatre ans ».

« On y était préparé, mais on espère toujours un chiffre moins élevé », a déclaré à l'AFP Patrick Digon, délégué CFDT. Selon lui, 300 postes devraient être supprimés dans le réseau des magasins, 43 dans la logistique et le reste parmi le personnel administratif du siège à Roubaix (Nord).

Le groupe communique également sur la transformation qu'il va opérer : comme nous vous l'annoncions, les enseignes masculines Jules et Brice vont effectivement se rapprocher pour faire naître une nouvelle marque, Jules & Co. « Une fusion des sociétés Jules, Brice, Happychic Services, Happychic Production et Happychic Store serait opérée d’ici au 30 juin 2019 », annonce la société nordiste. Des tests de magasins seront effectués. La naissance de cette enseigne commune explique certainement une partie des fermetures annoncées et en préfigure peut-être d'autres dans les villes où Jules et Brice sont actuellement présentes. 

D'autre part, la marque de mode mixte Bizzbee, qui s'appuie sur un réseau de 65 boutiques en France (hors franchisés), est amenée à s'émanciper. Un choix qui n'est pas détaillé par la direction. Une cession pourrait-elle intervenir par la suite ?

Employant 4 000 collaborateurs, dont 2 600 salariés en France, Happychic compte 740 magasins dans 17 pays, pour environ 700 millions d'euros de chiffre d'affaires générés en 2017. Pour expliquer cette situation délicate, le groupe affirme être « notamment marqué depuis plusieurs années par l'émergence de leaders e-commerce, l'évolution des comportements d'achat et une baisse du budget des consommateurs dans l'habillement ».

Marion Deslandes (avec AFP)

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