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13 janv. 2011
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Etienne Marcel: lifting version fashion

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13 janv. 2011

Quartier historique de la mode parisienne, Etienne Marcel, qui s’étend entre le Ier et IIème arrondissement, connaît depuis quelques mois, une période de mutations. "L’évolution du quartier est d’abord portée par l’attractivité des marques existantes comme Diesel, Replay ou Marithé+François Girbaud", note Mickaël Gourand, co-dirigeant du cabinet immobilier Consilior Partners.


Rue Etienne Marcel avec les historiques du jeans comme Marithé+François Girbaud et les nouveaux venus comme Koyo jeans. Photos Pixelformula

Pour les jeanneurs, la rue Etienne Marcel reste une véritable vitrine. Preuve en est, à l’automne, Replay et Girbaud ont tout deux inauguré leurs boutiques rénovées.
Au-delà de l’image, ces noms misent aussi sur le potentiel du quartier. Pour Mickaël Gourand, "L’envolée de l’immobilier résidentiel, qui est passé de 6 000 euros du mètre carré à 10 000 euros, a engendré l’arrivée d’une population à fort pouvoir d’achat et qui aime la mode. Enfin, il y a l’implantation de nouvelles marques. D’ailleurs, dans notre portefeuille, il ne nous reste que trois boutiques disponibles rue Etienne Marcel et les prix grimpent de 1500 à 2000 euros le mètre carré". Car les enseignes ont bien perçu la mutation sociologique.

Côté jeanneurs, Koyo jeans a rejoint Eleven Paris, Le Temps des Cerises et Levi’s. "C’est vraiment très dynamique. Il n’y a pas beaucoup de quartiers qui proposent autant de jeans", constate Patrice Boydron, directeur commercial et marketing groupe chez Marithé+François Girbaud. Les implantations sont aussi significatives en remontant la rue Etienne Marcel. On retrouve Sandro, The Kooples et Comptoir des Cotonniers mais aussi Zadig & Voltaire, Claudie Pierlot et Maje place des Victoires.


Bill Tornade se satisfait de l'arrivée de nouveaux acteurs, comme Sandro ou The Kooples. Photo Pixelformula

"Toutes ne connaissent pas le même succès car certaines possèdent une dizaine de boutiques qui se concurrencent entre ici et le Marais, observe José Ronez, PDG de Bill Tornade, installé rue Etienne Marcel. Mais pour nous, qui avons trois boutiques à Paris, ces arrivées positionnées moyen/haut de gamme attirent une clientèle qui a tout de même un gros pouvoir d’achat. Je le vois car le panier moyen et notre chiffre d’affaires augmentent".
"Le quartier évolue bien, approuve Karine Mergui, propriétaire de l’agence immobilière Façades. Quand All Saints est arrivée il y a deux ans, la marque était un peu isolée. La place des Victoires avait une clientèle pas très jeune. A présent, on voit l’arrivée d’enseignes plus tendance. Isabel Marant a installé son nouveau showroom rue Croix des Petits Champs et cela ne m’étonnerait pas de voir une boutique ouvrir".

Acteur de ce renouveau avec l’implantation de boutiques Maje, Sandro, et Claudie Pierlot, présentes auparavant autour d’Agnès b. rue du Jour et sur le bas de la rue Montmartre, Elie Kouby, directeur général de SMCP (Sandro-Maje-Claudie Pierlot)se satisfait aussi de l’évolution. "Depuis quelques années, j’ai envie de remonter la place des Victoires qui était exceptionnelle il y a quinze ans, résume-t-il. Je crois que tout ce quartier va progresser. Ce choix d’emplacement fait partie de notre stratégie de montée en gamme. C’est pourquoi nous allons fermer le Sandro rue Montmartre. Je n’ai pas envie de me battre avec une enseigne comme Cos, donc je m’éloigne".
Car voilà, jugulé à la perspective des travaux des Halles dès cette année et jusqu’en 2016, le nouvel élément moteur qui redéfinit les équilibres. L’implantation de Cos, enseigne haut de gamme d’H&M, à l’angle des rues Bachaumont et Montmartre dynamise la zone piétonne où se trouvent notamment les boutiques Chacok, Shine et le showroom des Petites parisiennes.


La zone piétonne de la rue Montmartre devrait connaître une hausse des prix avec l'arrivée de Cos. Photo Pixelformula

"Nous avons déjà des noms qui recherchent sur la zone, glisse Mickael Gourand. Il n’y a pas de grosses cellules, l’existant va de 40 à 120 mètres carrés. Le bas de la rue Montmartre et la rue du Jour, avec les travaux des Halles, risquent par contre de connaître un stand-by de trois ans. On pourrait voir s’implanter des marques moins haut de gamme intéressées par la proximité de grandes enseignes". Karine Mergui se veut plus optimiste: "C’est l’ensemble du parcours depuis Saint-Eustache jusqu’en haut de la zone piétonne Montmartre qui va être valorisée. En termes de prix, l’arrivée de Cos a un impact très significatif. Sur la rue de Passy, avec l’arrivée de l’enseigne, les prix ont grimpé de minimum 30%".

Si la rue Montorgueil devrait préserver pour quelques années encore sa typologie commerciale alimentaire, l’attractivité de la rue Montmartre devrait significativement modifier le visage d’un commerce encore métissé sur cet axe. Suivra-t-on l’exemple de la rue des Rosiers ?

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