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19 janv. 2005
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Bonne fin d’année 2004 pour la consommation française

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19 janv. 2005

La fin d'un monde textile protégé: L'accord textile et vêtements (ATV) qui s'est achevé le 31 décembre dernier a mis fin aux restrictions quantitatives à l'exportation de tous les pays membres de l'OMC. Le grand gagnant sera bien sûr la Chine et dans une moindre mesure l'Inde. La libéralisation des échanges confortera la tendance à la baisse des prix que l'on a observée sur la période récente et la décision des autorités chinoises d'imposer des droits à l'exportation ne sera pas de nature à contenir la baisse des prix à l'exportation, dans la mesure où les taux fixés sont très faibles (entre 2,4 et 3,6 centimes de dollar par vêtement). En France, si les importations totales de vêtements tissés ont progressé de 3 % en valeur au cours des onze premiers mois de 2004, les arrivées en provenance de Chine ont connu une croissance de 13 %, tandis que les arrivées en provenance de Tunisie ont diminué de 7 % (-8 % pour le Maroc). L'année 2004 s'est également caractérisée par un renforcement de la devise européenne. Depuis le mois de janvier 2004, le cours de l'euro a gagné plus de 6 % par rapport au dollar et a atteint 1,36 dollar le 28 décembre 2004. Ainsi, le yuan chinois étant rattaché au dollar, les donneurs d'ordres ont bénéficié, grâce à l'effet de change, d'un recul des prix des approvisionnements en Chine, ce qui représente, en quelque sorte, un effet aggravant à la libéralisation des échanges. Une bonne fin d'année 2004 pour la consommation française: S'agissant de la consommation, l'année 2004 a connu une progression de l'ordre de 1,5 % en valeur, soit environ + 2 % en euros constants. Comparée aux résultats de l'année 2003 (stabilité en euros constants) et aux dépenses totales des ménages (+ 2,1 % en 2004) la consommation textile-habillement des ménages a fait ainsi bonne figure, sous l'impulsion des ventes des grands magasins (environ + 5 %), des magasins populaires (+ 4 %), de la vente à distance (+ 3 %) et des chaînes spécialisées (+ 2 %). Même le commerce indépendant devrait enregistrer une légère progression et les hypermarchés font exception avec des résultats calamiteux. La baisse de fréquentation des rayons alimentaires, en liaison avec la concurrence des hard discounters, et le manque d'attractivité des linéaires consacrés à l'équipement de la personne se conjuguent pour expliquer la baisse très significative des chiffres d'affaires de la distribution alimentaire en 2004 (de l'ordre de 4 %). Le profil infra annuel de la consommation s'est caractérisé par un renforcement des achats pendant la période de soldes. En 2004, la part des soldes et des promotions a ainsi totalisé 28,5 % des dépenses d'habillement, soit 2,5 points de plus qu'en 2003. Selon les différents rayons, les dépenses masculines ont été les mieux orientées grâce notamment aux dépenses des hommes jeunes (18-35 ans). L'habillement des jeunes au travail, y compris dans les milieux cadre, a notamment contribué à modifier les normes vestimentaires (costumes sans cravate, sportswear sophistiqué, etc.). Ainsi, les consommateurs ont profité de la baisse des prix non pour diminuer leur budget habillement mais pour acheter plus de pièces. C'est l'heureuse surprise de l'année 2004 qui confirme, s'il en était besoin, que la mode et l'innovation constituent les meilleures antidotes aux menaces de déflation dans nos pays où le vêtement participe largement à l'expression du bien être. Cette résistance de la consommation tranche avec les profondes difficultés traversées par le secteur industriel confronté notamment à la baisse de ses exportations liée à la sous-appréciation du dollar.

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